Voyager est un art pluriel. Chacun le conçoit avec ses propres images, ses propres rêves, ses propres attentes. Il y a un monde entre un « voyage organisé » et une longue pérégrination solitaire. Un monde qu’on tente de réunir en proposant à nos auditeurs, lecteurs et internautes de partir avec nous sur des chemins de cultures, de découvertes, de rencontres... Sans à priori, curieux et avides de partage pour mieux connaître la planète. On trouve ici nos émissions, des bonus, nos humeurs, des photos, des films... un simple rendez-vous des voyageurs! NOUS ECRIRE
Loisirs, tendance moteur
Conduire une Ferrari, s’initier aux cascades ou à la conduite sur glace, piloter une Formule 1… Les nouveaux loisirs faisant vrombir les cylindres sont de plus en plus nombreux. Adrénaline garantie. Ceux qui aiment les voitures mais préfèrent la nostalgie, loueront plutôt une Traction Avant ou une 2CV pour la conduire eux-mêmes. Toutes ces distractions rencontrent un succès sans cesse croissant.
Suivez-nous à bord des voitures de rêve ou de course en écoutant (ou en téléchargeant) l’émission que nous avons consacrée aux loisirs, tendance moteur.
Au volant de voitures de rêve
Lamborghini, Ferrari F430, Porsche, Corvette, Aston Martin ou encore V12 de 500cv : les voitures les plus chères du monde sont accessibles pour quelques instants sur les circuits des écoles de pilotage un peu partout en France. Cascadevents, par exemple, travaille sur six sites dans l’hexagone. Pro’Pulsion est basée à Dreux, à 45 mn de Paris (mais aussi dans le Var, à Bordeaux et en Auvergne) et dispose de 25 voitures d’exception. Les forfaits sont en général tous conçus de la même manière : vous êtes au volant, un instructeur assis à côté, vous apprenez à maîtriser ces voitures extrêmement basses. On sent vite qu’il faut acquérir de nouveaux réflexes avec ces engins « bestiaux et brutaux» comme disent les pros. La force de ces voitures de luxe est très impressionnante et les accélérations agressives provoquent souvent des frayeurs. « J’ai une sensation de puissance incroyable entre mes mains, raconte Hervé, un jeune passionné de grosses cylindrées. Même si je ne suis resté que cinq minutes au volant, ça m’a paru très long car il faut beaucoup se concentrer. Et puis, il y a aussi le bruit très particulier des moteurs : c’est génial ! ». Certains stages incluent de tester deux modèles différents. Rien que pour le plaisir, on peut s’offrir des sensations et des montées d’adrénaline en toute sécurité puisqu’on évolue sur circuit. (Suivons François, en Lamborghini)
Pour aller plus loin dans ses rêves, il reste à conduire ces GT sur route comme si elles nous appartenaient. Qu’à cela ne tienne… GT Road met à disposition des Ferrari F430, Maserati GTS, Porsche Cayman S et Porsche 997 Turbo pour 15 à 90 minutes. Cela se passe dans le cadre pittoresque du lac d’Annecy, dans les Alpes. Ici aussi un instructeur est à côté. On roule sur les routes sinueuses de montagne avec tout de même quelques lignes droites pour tester la puissance… mais seulement la puissance car il n’est pas question de faire un excès de vitesse. Comme toujours avec ce genre de véhicule, l’accélération est décoiffante ! La Porsche 997 Turbo, par exemple, passe de 0 à 100 km/h en 3,6 secondes. Réaction des conducteurs d’un jour au sortir de ces bolides : « waouh, trop fort » !
Des conduites très techniques
Les amateurs de pilotage apprécient le côté technique de la conduite. Pour avoir des sensations inhabituelles, rien ne vaut la glace. Direction : les Alpes, à Tignes, dans un site exceptionnel aux puissance de125 à 300 cv). La technique de position des mains est primordiale pour bien piloter une voiture sur la glace. C’est aussi la plus difficile à acquérir, particulièrement dans les virages. Cerise sur le gâteau en fin de stage : un pilote de rallye vous emmène dans des conditions très sportives (glissades, tête à queue, etc.) pour un tour « adrénaline ». Le stagiaire peut venir avec sa propre voiture. Il existe trois autres centres importants en France, à Flaine, Serre-chevalier et Isola 2000. Les écoles de conduite sur glace ne sont ouvertes que de mi-décembre à début mars.
Puisqu’on est à la neige, restons-y, et donnons dans l’insolite. :-)
La Grooming School de Serre-Chevalier, dans les Hautes-Alpes, attire les amateurs de grosses cylindrées particulières. Ici on ne s’initie pas à la conduite de voitures de sport mais au maniement d’une dameuse. Cette machine de 430 CV et 10 mètres de long sert, la nuit, à préparer les pistes de ski. Bosses, montées, virages relevés, fraiseuse en action … sensations garanties. A la conduite, ce monstre se révèle d’une immense douceur et d’une grande finesse.
Glisse encore mais cette fois-ci sans neige, à Dreux près de Paris, pour une séance de drift.
Comme la voiture est spécialement équipée et que ses pneus ont un gonflage approprié, son coefficient d’adhérence est plus faible et elle glisse… Les stages de drift sont avant tout ludiques car il s’agit de mettre la voiture de travers, de maintenir le plus longtemps possible cette position avant de redresser le véhicule. Là encore, ce sont des stages loisir. Si on acquiert quelques reflexes ou des techniques qui peuvent servir sur la route, c’est bien mais ce ne sont pas des stages de sécurité routière. Le fun, rien que le fun !!!
Dans la peau de Schumacher ou Alonso
Avant d’être assis dans le cockpit d’une Formule 1, mieux vaut commencer par un stage de pilotage de Formule 3. Sur le circuit de Magny-Cours, près de Nevers, là où se déroule régulièrement le Grand Prix de France, la société LSP initie le grand public au pilotage de ce genre de bolide. Il y a quand même 165 cv sous le capot pour 450 kg, c’est sportif ! Le stage avec ses véhicules monoplaces dure en général une journée. Les accros du pilotage montent ensuite en gamme et passent à la Formule Renault (205 cv). Par contre, ceux qui cherchent un moment plus ludique peuvent opter pour une mini course d’endurance de 2h dans un prototype Fun Boost. Les voitures sont moins puissantes mais les sensations sont tout de même très fortes. Pour rester dans l’atmosphère de la course d’endurance, on peut aussi aller sur le circuit de la plus célèbre d’entre elle, au Mans. A l’ombre des « 24 heures », Le Mans Driver accueille les amateurs de pilotage sur des prototypes Pescarolo (360 cv, 820 kg et une allure de voiture de super-héros ;-)
Il faut bien maîtriser la conduite de ces rugissantes carrosseries pour s’offrir le top : quelques tours de circuits dans une vraie Formule 1.
Retour à Magny-Cours où LRS Formula dispose d’une dizaine de stars des circuits équipées de moteurs V8 Ford Cosworth. « Aux commandes d’une Formule 1, on est près du bitume et quasiment allongé. Même quand on ne va pas très vite, les sensations sont fortes pendant les accélérations et le freinage. C’est tout de suite très impressionnant », explique Sandrine Dugat de LRS. Les stages offrent des formules allant de 3 à 10 tours en moyenne.
Sur le circuit du Var, au cœur du massif des Maures, AGS bichonne elle aussi des Formule 1. Située près de la Côte d’Azur, la société reçoit la clientèle internationale des palaces de la région mais aussi les amateurs qui cassent leur tirelire pour s’offrir ce cadeau d’exception.
Les plus timorés peuvent toujours opter pour un baptême de Formule 1 en étant seulement passager dans un véhicule bi ou triplace piloté par un professionnel (chez LRS ou AGS)
Ceux qui cherchent le risque zéro vont à Lyon, à I-Way.
Le dépliant le claironne comme au cinéma : « En exclusivité mondiale ! Voici un complexe unique au monde. » Le concept d’I-Way est d’offrir au grand public et aux entreprises 18 simulateurs de course automobile (offrant des sensations de conduites réelles) un restaurant, un bar et un spa dans un bâtiment très contemporain de 6 000 m2. A part des simulateurs de rallye et d’endurance, six d’entre eux sont spécifiquement dédiés à la Formule 1. Dans leur décor futuriste, les voitures ressemblent à des scarabées noirs géants avec de longues pattes qui bougent dans tous les sens ;-). De vraies voitures sont positionnées sur un plateau avec six vérins électriques reproduisant tous les mouvements comme sur la route. Une fois briefé et habillés d’une combinaison, de chaussures spéciales, d’une cagoule et d’un casque professionnels, vous vous glissez, presque allongé, dans la voiture. Elle monte alors de presque deux mètres. Un circuit défile devant vous sur trois écrans dans un bruit étourdissant. Mais là où I-Way fait la différence, c’est que tout est conçu pour participer à des courses. 5, 4, 3, 2, 1... Partez ! Pied au plancher. Les six voitures sont en compétitions entre elles. Entre copains, on peut s’amuser à jouer les champions de F1 et à comparer les temps. Ce complexe de loisirs n'a rien à voir avec un centre de jeux vidéos géants. Sensations d'accélérations (jusqu’à 2 G), secousses dans les virages : on en sort chancelant et souvent en sueur (d’ailleurs il est conseillé d’apporter un deuxième T-shirt !). (voir la vidéo)
Au volant comme autrefois
Comme Bardot ou la Tour Eiffel, la 2cv Citroën symbolise la France. Cette voiture populaire, à l’immense cote de sympathie, est louable, sans chauffeur, pour des virées dans différentes régions françaises.
On roule tranquille, au rythme de sa suspension très souple :-) sur les petites routes de l’hexagone. Le voyage prend alors une atmosphère différente…
Il y a cinq ans, on ne comptait que deux sociétés de location, aujourd’hui elles sont plus d’une dizaine (toutes tailles confondues) à proposer de conduire la plus marrante des voitures françaises. Dans le Golfe de Saint-Tropez, Escapa’deuche possède un des plus gros parcs de 2cv. Ses 35 véhicules affichent tous des couleurs vives pour donner à la route le sourire qui existe déjà dans le ciel et les paysages du Sud de la France (voir photos). Estampillé « label France », la deudeuche, comme on aime la surnommer, fait craquer tous ceux qui s’y essaie, surtout quand le professionnel du tourisme force un peu sur le cliché : « Quand on organise des sorties avec des groupes de japonais ou d’américains –et même de français !- et qu’à midi on sort la nappe à carreaux pour pique-niquer avec du saucisson, du camembert et du vin rouge, les gens marchent à fond. C’est la France comme ils la rêvent ! », déclare François Dupin, le créateur d'Escapa’deuche.
Ses véhicules sont tous restaurés comme chez les autres grands prestataires.
On part en sécurité avec une voiture en très bon état. Ce sont encore majoritairement les entreprises qui font appel aux services de ces loueurs quand elles veulent donner aux journées de motivation qu’elles organisent pour leurs clients ou leur personnel un air insolite. Les particuliers représentent pour l'instant une part minime du marché.
« Ce week-end, j’attends un couple dont la femme a offert un séjour avec une 2cv à son époux pour leur anniversaire de mariage car c’est avec cette voiture qu'ils se sont dit « oui ». J’ai aussi deux jeunes qui veulent passer une fin de semaine sympa et pas ordinaire », avoue Alain Gimalac, le directeur de Balade en 2cv, basé dans le Nord de la Bourgogne, à Joigny. Il possède une quinzaine de voitures et mise sur les séries spéciales : Dolly, France 3, Charleston ou Perrier (un modèle imaginé pour le marché belge avec un singe sur le capot et un frigidaire à l’intérieur !). « Les clients sont très respectueux de nos véhicules, souligne Alain Gimalac. On leur confie une « grand-mère » en très bon état et comme ce sont des amoureux des voitures, ils en prennent soin ».
Installé d'abord en Belgique, Locadream commence à s’imposer en France et à rayonner dans différents pays d’Europe. La société a déjà des antennes à Paris. On peut y louer des 2cv et partir soi-même en balade aux châteaux de Versailles ou Chantilly par exemple. Locadream, loue aussi des DS.
Vintage Roads invite les conducteurs à remonter plus loin dans le temps et à se retrouver au volant d’une Traction Avant. Henri Vuillermoz, un passionné collectionneur, a créé cette société en 2007. Il est le seul professionnel à louer sans chauffeur tout un parc de Citroën 11cv restaurées et en parfait état de marche. La Traction Avant, produite de 1934 à 1957, est une des voitures françaises les plus populaires. Son look a marqué notre imaginaire et pendant 20 ans elle n’a été disponible qu’en noir. C’est la voiture de Pierrot le Fou et du fameux « gang des tractions avant ». C’est celle de la police aussi car sa conception (avec les roues avant qui sont motrices) lui donne une excellente tenue de route – idéale en cas de poursuite ! Dans les albums de Tintin, Rastapopoulos roule en Traction Avant comme le faisait aussi nos arrière- grands-parents. La « Reine de la route » nécessite un petit tour de prise en main avant de se lancer seul car, à priori, tout le monde ne sait pas manipuler le changement de vitesse au tableau de bord (on parle de la «queue de vache »), ni négocier un virage avec le gros volant de camionneur et la direction non assistée. Il faut aussi s’habituer au petit pare-brise. Le moteur à quatre vitesses a été renforcé par rapport au modèle de 1954 pour faciliter la conduite, très souple, et donner un peu de puissance, jusqu’à 100 km/h. Mais heureusement, l’odeur surannée du revêtement intérieur est encore présente (séquence nostalgie). Ces beautés promettent des balades charmantes et souriantes, à la découverte du patrimoine culturel, historique ou gastronomique des environs de Paris, des châteaux de la Loire, de la Bretagne ou des célèbres vignobles du Bordelais. Henri Vuillermoz le sait bien : « La traction attire la sympathie. Lorsque vous êtes au volant, les gens vous saluent, vous sourient et viennent spontanément vous parler. Au carrefour, on vous cède volontiers le passage ».
Pour s’essayer à d’autres voitures de collection, Classicautoloc propose, partout en France, des véhicules avec ou sans chauffeur allant de la Fiat 500 à la Ferrari 308 GTS (celle de Magnum), en passant par la Ford Mustang, la MG, la Mercedes Pagode, la Delage 1933 ou encore la Rolls Royce Silver Dawn. La société dispose de 350 véhicules d’une soixantaine de modèles différents mis à la disposition par des collectionneurs privés. Classicautoloc organise des circuits de découverte de la Provence, avec road-book, cartes routières d'époque, guide touristique et panier pique-nique, au volant du véhicule de son choix. Nous, on craque pour la pour la Simca Chambord (voir photo).
Conseils Pratiques
Depuis l’émergence de coffrets cadeaux insolites (Smartbox, Wonderbox, Le Cadeau Nouvelles Frontières), les initiations au pilotage et à différentes conduites touchent une clientèle plus grand public et acquièrent une plus grande notoriété. Sur le Net, des sites spécialisés (Super Pilote, Sport Découverte, Elite Auto) participent aussi au succès de ces loisirs encore très majoritairement masculins. Toutes ces enseignes sont des revendeurs mais elles permettent d’avoir une bonne vue d’ensemble des stages proposés.
On peut aussi réserver directement auprès des écoles de pilotage loisir qui animent et conçoivent les stages.
Avant de réserver et de prendre le volant, vérifiez bien que vous êtes, vous-même, le conducteur du véhicule et soyez vigilant sur le temps de conduite inclus au programme.
Ne pas confondre « baptême » et « stage ». Lors d’un baptême, vous êtes passager alors qu’en stage, vous êtes le conducteur, seul ou accompagné d’un instructeur. Le stage commence toujours par un briefing.
Si vous louez une voiture ancienne, sachez que la caution, la franchise, ou les frais en cas d’accident peuvent être plus élevés que pour les voitures habituelles.
Vérifiez aussi que le prestataire offre toutes les garanties d’un loueur professionnel (assurances en particulier).
Bonne route !
Page réalisée en collaboration avec Anne Riou
(Photos: I-Way, Vintage Roads, LRS, Escapadeuche, Pro’Pulsion, Classicautoloc, Aventures Mécaniques)
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