La grande migration des gnous

C’est une des plus grandes migrations animalières du monde : entre un et deux millions de gnous traversent le Serengeti, en Tanzanie, pour trouver leur nourriture. Ils sont suivis par plusieurs centaines de milliers de zèbres et d’antilopes. Ce spectacle impressionnant est devenu un des grands classiques du safari.

Ecoutez (ou téléchargez) l’émission que nous avons consacré à la migration des gnous et aux safaris dans le Serengeti :

 

De l’eau et de l’herbe verte
Montre-moi où il pleut, je te dirai où je vais. C’est ainsi qu’on pourrait résumer la grande migration des gnous qui anime les immenses plaines du Serengeti une bonne partie de l’année.
En mars-avril, les gnous quittent les grandes plaines du Sud pour entamer une marche sans fin à travers le parc national, classé « patrimoine mondial » par l’Unesco. Ils reviennent à leur point de départ 7 à 8 mois plus tard.
Les gnous cherchent l’eau qui leur est indispensable et l’herbe verte (jeune et tendre) plus riche en protéines et plus facile à digérer.

 

Un immense troupeau …
Les zoologistes se disputent sur nombre exact de gnous dans le Serengeti. Le curseur varie entre un et deux millions de têtes. Cette extraordinaire population est assez récente. Le célèbre zoologiste allemand, le Dr Grzimek, qui popularisa le Serengeti, l’estimait à 100 000 dans les années 50. En 1961, un premier recensement rigoureux dénombre déjà plus de 250 000 têtes. Aujourd’hui, les chiffres explosent (grâce à de plus larges prairies, des pluies et graminées en abondance, une immunisation naturelle contre la peste bovine …)
Les groupes de plusieurs dizaines ou centaines de milliers de gnous évoluent en accordéon dessinant les volumes plus ou moins denses du plus grand troupeau de mammifères du monde.

 

… dans un paysage infini
Serengeti en langue Massaï signifie « plaine aride et infinie ». Définition implacable, surtout dans l’extrême Sud, vers la porte principale du parc national où rien n’arrête le regard, pas même un groupe d’arbres. Après ces pâturages interminables, en remontant vers le Nord, le paysage évolue vers une savane animée de collines basses, de bosquets d’acacias et de kopjes, ces petits amoncellements de rochers typiques du Serengeti. Ces petites îles de pierre en pleine savane servent d’habitat aux rongeurs ou serpents et d’observatoire de chasse aux grands prédateurs. La frontière tanzano-kenyane a coupé arbitrairement en deux un même écosystème : le Massaï-Mara, au Kenya fait partie du même ensemble que le Serengeti.

 

Les gnous, d’infatigables marcheurs
Dans leur recherche d’eau et d’herbe verte, les gnous partent en colonne pouvant atteindre plusieurs dizaines de kilomètres de long. Le troupeau peut parcourir jusqu’à 80 km par jour. Au pas ou au galop, les gnous traversent la savane en ne perdant jamais leur instinct grégaire. Les nouveau-nés sont capables de courir aussi vite que leurs mères très peu de temps après leur naissance.
Le parcours migratoire des gnous est différent des autres grands voyages animaliers saisonniers qui généralement vont en ligne droite d’un point à un autre. Ces grands herbivores, eux, font une révolution, en tournant dans le sens des aguilles d’une montre.

 

Une grande troupe bigarrée et solidaire
Les gnous sont suivis dans leur migration par des centaines de milliers de zèbres et d’antilopes. Chacun y trouve son compte. Les gnous mangent une herbe tendre dégagée par les zèbres qui broutent des graminées plus dures grâce à des dents plus solides. Les gazelles de Thomson arrivent ensuite pour profiter des jeunes pousses.
L’entraide ne s’arrête pas là : le gnou sent mieux que le zèbre qui voit mieux que le gnou. Un compagnonnage idéal pour se protéger des lions.
Cette interconnexion ne se limite pas aux grands herbivores. En « tondant » la savane, les gnous préparent aussi le terrain de chasse du guépard qui préfère les antilopes et a besoin de grandes surfaces dégagées pour chasser.
Les milliers de tonnes de bouses laissées en chemin font le bonheur du bousier, ce scarabée qui roule sa petite boulette jusqu’à son nid pour y pondre son œuf. Il emporte au passage graines et fertilisants utiles à la régénération de la savane.

 

A côté des gnous, la diversité animalière de la savane
En safari, sur la piste des gnous, on croise l’éléphant en troupeau, le lion aux aguets, les girafes mangeant de jeunes feuilles à la cime des arbres, les hyènes digérant dans des flaques d’eau… On s’amuse à parfaire sa connaissance progressive des antilopes en sachant différencier les impalas, les élans du cap, les gazelles de Grant ou de Thomson. Si les mammifères s’imposent d’abord par la taille et le nombre, le chauffeur-guide est là pour diriger le regard vers les oiseaux, insectes, reptiles et rongeurs tout aussi fascinants à observer. Avec ses paysages préservés et sa faune exceptionnelle, le parc national du Serengeti est une des aires protégées les plus grandioses d’Afrique.

 

 

Des gnous et des touristes
La grande migration des gnous est devenue un classique du safari en Afrique de l’Est et une bonne accroche depuis que le Dr Grzimek et les nombreux autres cinéastes animaliers ont popularisé ce phénomène unique au monde. Mais il faut bien choisir la période pour partir.

Les gnous sont dans les grandes plaines centrales, autour des lodges et des campements, entre novembre et mai (en janvier et février, le troupeau fait une pause pour les naissances -250 000 en moins un mois et demi !- entre le parc national du Serengeti et l’aire de conservation du Ngorongoro).

En mai-juin, ils traversent les grandes rivières Mara et Grumeti : c’est le crossing, un moment très cruel et meurtrier au cours duquel beaucoup se noient où sont dévorés par les crocodiles qui les attendent (voir vidéos ici et ). Cet épisode de la migration est moins couvert par les agences de voyage et les tour-opérateurs.

De juillet à octobre, c’est l’industrie kenyane du tourisme qui profite du phénomène quand les gnous sont dans le Massaï-Mara. Mais comme les animaux bougent en fonction des pluies, ils ne vont pas forcement tous les ans très profondément dans le parc national kenyan.

La Tanzanie reste donc la meilleure destination pour observer ce spectacle impressionnant de la nature. En plus, le pays est moins fréquenté que son voisin et les opérateurs locaux privilégient le 4x4 décapotable (bien mieux que le mini bus !). Le confort de visite est donc souvent supérieur en Tanzanie. Mais les prix sont plus élevés qu’au Kenya et les hébergements moins nombreux.

 

Le Serengeti, ultime cadeau tanzanien
Un circuit de découverte avec des safaris sur les pas de la grande migration des gnous ne reste pas uniquement dans le Serengeti. Le voyage comprend généralement la visite du cratère du Ngorongoro, classé lui aussi « patrimoine mondial » par l’Unesco. Cette grande caldeira parfaite, de 20 km sur 16, abrite entre ses flancs de plusieurs centaines de mètres de haut lions, zèbres, éléphants, hyènes et rhinocéros noir (très rare)… Le cratère du Ngorongoro ressemble à la carte postale de l’Eden idéal et la faune paraît bien moins farouche qu’ailleurs.


Le musée des gorges d’Olduvaï raconte les origines de l’homme. C’est ici, dans cette partie de la vallée du Rift, que des archéologues anglais ont trouvé pour la première fois, à la fin des années 50, les plus anciens fossiles d’hominidés : l’Austrolopithecus Boisei (1,75 millions d’années). Lucy l’a depuis largement détrôné. Mais la découverte la plus émouvante d’Olduvaï reste cette plaque sur laquelle on voit des pas fossilisés il y a plus de 3 millions d’années. C’est la plus ancienne trace de marche humaine. Nos ancêtres si lointains étaient donc déjà bipèdes…


Certains circuits font aussi halte au lac Natron où des millions de flamants roses nains viennent se reproduire au bord des eaux turquoises et saumâtres.
Entre deux moments animaliers, les rencontrent avec les Massaï ou les Hadzabe (un des plus anciens peuples d’Afrique, encore chasseurs-cueilleurs) sont souvent riches en émotion.


Pour toutes ces raisons, le Nord de la Tanzanie reste une destination privilégiée pour découvrir l’Afrique de l’Est, avec en sus, un passage obligé par Arusha et donc un salut au Kilimandjaro !

 


Y aller :
Nouvelles Frontières : « la grande migration », circuit 9 jours/7 nuits ou « safari authentique Tanzanie » circuit 9 jours/7 nuits. Ce tour-opérateur est un des rares grands généralistes à proposer des circuits dans le Nord de la Tanzanie.

Acabao, Aventuria, Donatello, Kuoni, Vie Sauvage…

 

(Photos : Ludovic Dunod)
 

1 Comments

Merci du bon reportage et des belles images des aninaux du "Vaste Espace " masai.
Bravo a Richard qui a appris le francais en Tanzanie a Arusha et qui sait si bien s'en servir.
En 1978, j'ai eu la chance de visiter les superbes Cratere de Ngorongoro et Lac Manyara (ainsi que les villes d'Arusha et Moshi)..
Maintenant, vous me donnez l'envie de visiter le Serengeti un jour.

Stan Siyomana
Phoenix, ARIZONA
Etats-Unis d'Amerique

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