Voyager est un art pluriel. Chacun le conçoit avec ses propres images, ses propres rêves, ses propres attentes. Il y a un monde entre un « voyage organisé » et une longue pérégrination solitaire. Un monde qu’on tente de réunir en proposant à nos auditeurs, lecteurs et internautes de partir avec nous sur des chemins de cultures, de découvertes, de rencontres... Sans à priori, curieux et avides de partage pour mieux connaître la planète. On trouve ici nos émissions, des bonus, nos humeurs, des photos, des films... un simple rendez-vous des voyageurs! NOUS ECRIRE
01 juin 2010 - 17:10
L’Anjou, côté jardin
Avec l’ouverture de Terre Botanica, le premier parc de loisir uniquement consacré au végétal, l’Anjou réaffirme sa tradition horticole et maraîchère. Une virée du côté d’Angers est aussi l’occasion de visiter les jardins étonnants et charmants de cette terre de Loire. Une balade idéale au printemps ou au début de l’automne…
Entre Nantes et la Touraine, le long de la Loire, l’Anjou est l’ultime portion du « jardin de la France » chanté par les poètes de la Renaissance. Au XIXème siècle, il devient une terre horticole de prédilection. Les pépiniéristes de la Belle-Epoque s’installent autour d’Angers pour produire camélias, hortensias et magnolias. Le département tire encore aujourd’hui une partie de son dynamisme économique d’une forte filière horticole et maraîchère : le Maine-et-Loire (nom administratif de l’Anjou) est le premier producteur européen d’hortensias et le premier producteur français de plantes médicinales et de plantes en pots. Ces terres sont aussi propices aux producteurs de fruits, maraîchers et semenciers.
Côté loisir, de nombreux jardins, dans des styles et des atmosphères très différentes, souvent remarquables, font également la réputation du département.
Découvrez-les d’abord en écoutant (ou en téléchargeant) l’émission que nous leur avons consacré :
Terra Botanica
Marier le jeu et la connaissance (« dans un espace pour déambuler à sa guise dans les quatre espaces thématiques du parc et découvrir le végétal dans tout ses états : Convoité, Généreux, Mystérieux et Apprivoisé (Au cœur d’une goutte d’eau, à bord d’un navire d’explorateur, dans les racines d’un arbre, sur un bateau pirate ou encore dans une noix suspendue à la cime des arbres…»). Dans chaque attraction, tous les sens du visiteur sont sollicités afin de mieux retenir l’histoire, les propriétés et les enjeux économiques, symboliques et scientifiques des plantes. Une journée à passer en famille, toutes générations confondues.
Maulévrier : l’Orient à deux pas de la Loire
Laissez-vous happer par l’enchantement du Parc Oriental de Maulévrier. A 12 km de Cholet, se niche un bijou d’exotisme, propice à l’évasion du corps et de l’esprit. Bienvenue dans le plus grand jardin japonais d’Europe !
Entre ciel et terre, une longue pièce d’eau tout en reflets invite à la promenade. Autour d’elle, sur 29 ha, au hasard des chemins sinueux et des bosquets fleuris, on découvre le charme du niwaki, la taille des arbres à la japonaise tout en transparence. On passe aussi devant les îles du paradis avec lampions, ponts et pagodes. Tout paraît léger au parc oriental... C'est aussi l’occasion d’en apprendre un peu plus sur la culture du Japon et notamment sur l’importance des symboles.
Mais entre le Yin et le Yang, se cache avant tout à Maulévrier, une histoire. C’est au début du XXème siècle que naît ce jardin des mains de l’architecte Alexandre Marcel. Abandonné à sa mort, à la fin des années 20, pendant plus de 40 ans, le parc renaît aujourd’hui après un énorme travail de recherche et de restauration grâce aux soutiens locaux.
Depuis 2004, le parc de Maulévrier organise aussi des visites nocturnes comme il en existe tant au Japon. Sous la bienveillance des étoiles, entre ombre et lumière, musique et poésie, on découvre un autre jardin. Un parcours initiatique et féérique au cours duquel le parc révèle encore une autre magie et plus de mystères… Suivez-nous dans cette promenade nocturne :
Des plantes au service de l’Homme
Les plantes ne sont pas là juste pour faire joli ! De tout temps, les hommes ont su user et abuser des bienfaits du monde végétal pour se nourrir mais aussi se soigner. Aujourd’hui, Camifolia remet au goût du jour ces savoirs ancestraux. Le parc, situé à Chemillé, au cœur de la capitale française des plantes médicinales, joue sur les plaisirs des sens et la pédagogie. Sur 40 ha, tout est organisé pour connaître les secrets des 400 espèces de plantes aromatiques ou toxiques et des légumes aux propriétés étonnantes. Aujourd’hui, la région est encore la première productrice de plantes médicinales et notamment de camomille.
Les plantes médicinales évoquent aussi immanquablement le Moyen Âge et les jardins des simples dans lesquels religieux et seigneurs cultivaient les herbes aux vertus curatives. A Brain-sur-Allonnes, le jardin botanique médiéval de la chevalerie de Sacé évoque cette époque en présentant plus de 600 espèces cultivées au Moyen Âge. Une exposition expliquant l’utilisation de ces plantes en médecine, teinturerie ou sorcellerie complète la visite. Le Jardin des simples de l’hôtel-Dieu de Baugé, dans la cour carrée du monument, renvoie à ce qu’on pouvait trouver dans les pots de la belle apothicairerie du XVIIème siècle.
« Mignonne allons voir …
… si la rose qui ce matin avait éclose ». Ces vers, piliers de la poésie française, signés Ronsard, rappellent que son ami Joachim du Bellay est angevin et que la rose est depuis longtemps une vedette des jardins d’ici.
En Anjou, sa capitale s’appelle Doué-la-Fontaine. Dès la fin du XVIIIème siècle, le Baron Foullon favorise la production de roses mais c’est sous l’impulsion de l’Impératrice Joséphine que cette fleur devient à la mode. Au XIXème siècle, Angers d’abord puis Doué-la-Fontaine, deviennent des centres réputés de production de rosiers. On crée de nombreuses variétés nouvelles en Anjou. Aujourd’hui, Doué-la-Fontaine est encore un très important centre de production de rosiers (Journée de la Rose chaque année autour du 14 juillet).
Pour connaître l’histoire des roses et les admirer dans un cadre enchanteur, il faut aller aux Chemins de la Rose.
Avec 13 000 rosiers et 1 200 variétés différentes, ce charmant jardin à l’anglaise présente la reine des fleurs sur 4 ha en bosquet, en parterre et même en liane. Des roses pâles ou fuchsias intenses, des pétales nacrés et même bleu : de mai à septembre, c’est un vrai carnaval de couleur… et de senteurs sucrées, envoutantes ou capiteuses. Au plaisir des yeux et du nez, s'ajoute celui de l’ouïe puisque de sympathiques et facétieux paons accompagnent la balade. Des roses anciennes aux variétés modernes, on remonte aussi le temps jusqu’à la Rome antique pour découvrir les utilisations et symboles variés de la rose à travers les âges.
Suivez Sandrine Leblanc, des Chemins de la Rose pour découvrir le parc avec elle :
Les Chemins de la rose proposent donc une balade pour rêver, humer, savoir et, pourquoi pas, méditer sur les vers de Ronsard :
« Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à cette fleur la vieillesse
Fera ternir votre beauté »
Comme à cette fleur la vieillesse
Fera ternir votre beauté »
Passion Jardin
Deux domaines impressionnants montrent la passion de châtelains pour les jardins.
Au Château du Pin, à Champtocé-sur-Loire près d’Angers, Gérard et Claudine Gignoux ont dessiné, dans les années 20, un jardin de buis taillés autour du château romantique. Ils ont ensuite agrandi leur création qui est maintenant entre les mains de leur petite-fille qui l’entretient et continue d’imaginer de nouveaux espaces. Sur 18 niveaux, 18 thèmes emmènent le visiteur dans des ambiances végétales très différentes autour des formes, des couleurs ou des senteurs. Le site est classé et détient le label « jardin remarquable ».
A Allonnes, autour du château de la Thibeaudière, des descendants de l’écrivain Maupassant ont imaginé à partir des années 90 un vaste jardin à la manière des parcs à la française des XVIIème et XVIIIème siècles. Profitant de la libération de terres agricoles autour du château, le couple s’est engagé dans une création imposante avec pièces d’eau, bosquets, fabriques, statues, charmilles et parterres fleuris. 25ha étonnants.
Les légumes en vedette
Si les jardins sont à la mode, les potagers sont de véritables stars dans ce phénomène de société. Les légumes oubliés intriguent et amusent nos palais. On redécouvre aussi l’esthétique du potager. Les paysagistes (ré)inventent des plates-bandes mêlant fleurs d’ornements et légumes. En Anjou, le château de Montriou possède de beaux jardins anciens et un potager du XIXème siècle clos de murs. Il montre une belle collection de cucurbitacées et les met même à l’honneur à l’automne (« les potirons en scène »).
Si le château des Vaults à Savennières produits de bons vins, il montre aussi un joli jardin à l’anglaise évoquant l’art de vivre des châtelains du XIXème siècle. La promenade passe par le potager protégé par des murs de schiste. Si on prend plaisir à regarder les légumes, les collections d’iris, de rosiers et de géraniums odorants attirent l’attention.
Le potager historique du château de Challain renaît depuis 2005 grâce au travail d’une association de passionnés qui le fait visiter et vend sur place les légumes produits.
Dormir au jardin…
Des propriétaires accueillants et passionnés de jardinage ouvrent les portes de leur maison en proposant des chambres d’hôtes tout en faisant partager leur amour des plantes et des parcs.
En dormant au gîte de la Malmare, on découvre aussi un jardin insolite peuplé d’une trentaine de sculptures contemporaines. Les propriétaires du Logis des Champs (XVIème siècle) ont su créer un joli jardin autour de leur vieille maison (ils sont aussi passionnés de montgolfière !). Le Chais de Taunay distille l’ambiance intime d’une maison bourgeoise du XIXème siècle.
… et au château
Cristal, marbre, boiseries, lits à baldaquins et fauteuils anciens …
Pourquoi ne pas passer une nuit au jardin … et au château ?
Plusieurs demeures historiques possèdent des chambres d’hôtes ou sont devenues des établissements hôteliers.
C’est le cas du château Colbert (qui domine le parc Oriental de Maulevrier), du château de Chambiers ou de celui de Noirieux (Relais et Châteaux). Le manoir de Vaults propose une ambiance plus rustique (digne du moyen-âge ou à la Renaissance) mais tout aussi aristocratique.
Pour vous aider dans la préparation d'un séjour en Anjou, regardez le site du Comité Départemental du Tourisme.
Page réalisée avec le concours d'Alice Milot.
(Photos : Alice Milot, Terra Botanica, Serge Cousseau - Parc Oriental, Château du Pin, D. Drouet - CDTA,Château de Montriou - Jacques Durand, Chemins de la rose, Parc Maupassant de Bois Savary - Marc Broussard, Le Chais de Taunay)
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2 Comments
What absolutely beautiful pictures, the gardens looks stunning. Parc Oriental de Maulévrier just looks utterly wonderful, i would love to visit it very soon :) Isabella @ Fire Sprinklers
These parks and gardens look incredibly good. This is the definition of beauty for me. Hope there will be more so beautiful and easier to visit places all around the world. best essay writing
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