L’armée de Napoléon revit à Waterloo

Pour le 195ème anniversaire de la célèbre bataille, des milliers de passionnés ont reconstitué les combats. Au-delà de ce grand spectacle, ces fanas du Premier Empire animent tous les étés un site resté intact depuis la chute de Bonaparte.

 

 

L’événement est européen. Le 18 juin 1815, Napoléon 1er, qui voulait tant contrôler le continent, perd une bataille décisive à Waterloo, près de Bruxelles. Elle scelle définitivement sa chute.
Les Alliés (Britanniques, Néerlandais, Allemands) et leurs soutiens (Espagne, Portugal, Russie, Autriche) peuvent imposer le visage qu’ils souhaitent pour l’Europe. L’hégémonisme du petit corse est éteint. La paix revient.
 
Mais Napoléon, reste tout de même une légende, un homme politique et un militaire hors du commun. Le destin fascine et le site historique de sa dernière défaite attire 300 000 visiteurs par an : des curieux, des amateurs d’histoire, des admirateurs de l’empereur.
 
L’épopée napoléonienne se découvre aussi comme un grand feuilleton romanesque. Waterloo en est un des principaux chapitres.
Pour rendre plus vivante une plaine devenue très calme après la bataille, des associations de passionnés revêtent les costumes de la Grande Armée et vivent quasiment comme à l’époque pour faire renaître le quotidien des troupes du 1er Empire.
 
Ecoutez (ou téléchargez) l’émission que nous avons consacré au site de la bataille de Waterloo et à la reconstitution historique :
 
 

Sur le bivouac

C’est le plus de l’été. Tous les week-ends, des passionnés amateurs d’histoire et d’épopée impériale revêtent les uniformes des grognards, artilleurs, grenadiers et canonniers de l’empereur. Ils appartiennent à des associations qui récréent le quotidien des soldats de Napoléon et présentent cette époque dans les fêtes historiques et les reconstitutions de grandes batailles. A Waterloo, ces soldats font des démonstrations de mouvements de troupe puis répondent aux questions du public dans le bivouac reconstitué. C’est une façon vivante et ludique d’en savoir plus sur les hommes et les femmes du 1er Empire.
 
 

A l’attaque

Fin juin 2010, plus de 3 000 reconstituants venant de 17 pays ont rejoué la bataille. D’ordinaire organisé tous les 5 ans, ce genre d’événement exceptionnel ne s’était pas produit depuis 15 ans. Les festivités de juin 2010 sont une répétition générale pour les célébrations du 200ème anniversaire en 2015 où on nous promet encore plus de soldats sur le champ de bataille. Les milliers de spectateurs regardent les troupes avancer de la Butte au Lion (beau gradin naturel) ou assis dans des tribunes face à la funeste plaine.
Mais chaque année, pas forcement à la date anniversaire de la bataille, des bénévoles reconstituent quelques phases des combats près de la Butte du Lion. Il y a moins de participants mais c’est à voir tout de même.
 
 
Pour comprendre pourquoi et comment Napoléon a été vaincu à Waterloo, il faut pousser la porte des musées et attractions qui animent le site de la bataille.
Des visites guidées en situation complètent la leçon d’histoire en 3D.
 
 

Points de vue

Tout visiteur qui débarque à Waterloo prend d’abord connaissance du site en montant au somment de la Butte du Lion. C’est un tertre commémoratif de 41 mètres de haut érigé entre 1824 et 1826 et surmonté d’une sculpture de lion en bronze symbolisant la paix retrouvée en Europe.
 
 
La terrasse au sommet de la butte permet de voir le champ de bataille entièrement préservé. Ce fut le premier site historique belge préservé par la loi adoptée en 1914.
Suivons le journaliste Brice Charton pour l’ascension des 226 marches de la Butte du Lion :
 
 
 
Au pied de la Butte, le Panorama érigé en 1912, présente la bataille sur 360° grâce à une toile du peintre de la Marine française Louis Dumoulin. La toile représente la situation des combats vers 16h le 18 juin 1815.
Ce panorama aujourd’hui un peu désuet mais plein de charme est un des rares vestiges d’un type d’attraction très en vogue à la Belle Epoque.
 
 

En savoir plus au musée

Le Musée Wellington est installé dans une ancienne auberge-relais datant du 18ème siècle au centre-ville de Waterloo. C’est là que le duc de Wellington, commandant les armées alliées installe son Quartier Général les 17 et 18 juin 1815. C’est un passage obligé pour qui veut mieux comprendre le rôle des nations participant au combat. De nombreux documents, gravures, armes et souvenirs de la bataille y sont exposés.
 
Napoléon 1er et son état-major passent la nuit du 17 au 18 juin dans l’ancienne ferme du Caillou à Vieux-Genappe. C’est devenu un musée - le dernier QG de Napoléon - où l’on découvre le quotidien de l’Empereur la veille des combats. On y voit notamment sa chambre et la salle à manger où l’Empereur a étudié ses cartes avant la bataille.
Visitons le dernier QG de Napoléon avec son directeur, Gilbert Menne :
 

 

Sur le champ de bataille

Pour être encore plus au cœur de la bataille et visualiser les tactiques de chaque état-major, un camion aménagé fait le tour des points stratégiques. Le Battlefield Tour est un parcours de 40 minutes sur les traces des armées napoléoniennes et des troupes alliées. Le parcours est pensé pour le grand public et passe aussi devant les mémoriaux et stèles posés après la bataille en mémoire des victimes.
 

Encore des images

Les principaux personnages de la bataille sont mis en scène dans le Musée de Cire aménagé en face du Panorama, sur le site de la bataille. On y retrouve Napoléon et son état-major, Wellington et Blücher immortalisés par les artistes du Musée Grévin lors des préparatifs des combats.
 
Pour ceux qui en veulent encore, un film documentaire raconte la bataille, décrypte la stratégie et explique les conséquences de cet événement sur l’histoire de l’Europe. Un autre film reprend des extraits du long-métrage « Waterloo » du russe Sergueï Bondartchouk (1970). Ces attractions se trouvent sur le site à deux pas de la Butte du Lion.
 

Conseils pratiques

En voiture, le site de la bataille est accessible de Bruxelles en ½ heure par l’autoroute. Trois parkings gratuits sont aménagés au pied de la Butte du Lion.
 
Plusieurs bus relient, plusieurs fois par jour, Bruxelles au centre ville de Waterloo. Ensuite, il existe des navettes pour rejoindre le site de la bataille situé à 10mn de la ville.
 
On peut aussi venir à Waterloo en train.
 
Le musée Wellington et le Dernier Quartier Général de Napoléon n’étant pas sur le champ de bataille, des bus relient ces endroits au site.
 
Le site du champ de bataille est géré par la société Culture Espaces qui propose des tickets jumelant plusieurs attractions ou visites guidées.
 
 
Reportage et page réalisés avec Alexia Gaillard
(Photos : Alexia Gaillard, Brice Charton, JML, Culture Espaces, C; Recoura)

 

1 Comments

Et la France n'a même pas été capable de célébrer le 200° anniversaire Austerlitz.

Nos dirigeants sont vraiment des minables.

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