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14 avr. 2011 - 16:08
Cameroun : l’Ouest en majesté
Des châteaux en Afrique, des traditions vivantes et des fêtes spectaculaires, la jungle équatoriale et un volcan en activité : l’Ouest du Cameroun surprend à plus d’un titre. Découvrons les atouts de cette destination réservée aux voyageurs indépendants et débrouillards.
Grâce aux liaisons aériennes internationales desservant Douala et Yaoundé, l’Ouest du Cameroun est la région la plus facilement accessible du pays. C’est aussi une des plus riches et des plus diverses. Une Afrique surprenante attend les curieux…
Ecoutez (ou téléchargez) l’émission consacrée aux chefferies :
Ecoutez (ou téléchargez) l’émission consacrée à la puissance des eaux et des forêts :
Des Châteaux en Afrique
A l’Ouest, dans les collines verdoyantes et humides du pays Bamiléké, chaque cm2 est occupé par une chefferie. C’est d’abord un territoire dirigé par un chef traditionnel mais c’est aussi la résidence de ce dernier. Il peut prendre le nom de roi, sultan ou fon…
Ces résidences sont de véritables monuments, traditionnels ou insolites. Ici majestueux, ailleurs plus rustiques selon l’importance de la chefferie.
Ces concessions royales sont vraiment la grande surprise du voyage.
Chaque fois, le visiteur sent bien qu’il entre dans un domaine spécifique avec une porte cochère à toits pointus symbolisant le conseil des neuf ou des sept, ornée de défenses d’éléphants ou de lions. Ensuite, différents lieux emblématiques organisent l’espace : cour royale, case sacrée, quartier des femmes, case des tambours, bois sacré, etc…
Entre Bafang, Dschang, Bafoussam et Foumban, les chefferies sont particulièrement nombreuses et intéressantes.
Si la grande case de Bandjoun, avec ses riches piliers sculptés, a brûlé en 2005, elle est désormais reconstruite en grande partie. Cette chefferie symbolise le style traditionnel par excellence.
A Bafoussam, les éléments modernes de la chefferie cohabitent avec des parties plus anciennes au milieu des arbres, en pleine ville. Dans une cour, on peut voir les tortues qui rendent la justice coutumière.
A la chefferie Bandja, les cases traditionnelles ornées de fresques côtoient une architecture coloniale.
A voir aussi, les chefferies Bangou, Baham ou Baleng.
La plupart de ces complexes royaux possèdent d’intéressants musées où les objets sont plus ou moins bien mis en valeur.
Une route des chefferies à été conçue pour que le voyageur s’y retrouve mieux (en plus du site Internet, procurez-vous sur place l’excellent dépliant réalisé en partenariat avec la coopération française décentralisée).
On ne rentre pas à l’improviste et sans accompagnement dans une chefferie. Les visites sont encadrées par un guide local. Le guide-accompagnateur de votre circuit saura vous amener voir les plus intéressantes. Panachez complexes majestueux et concessions royales plus rustiques.
Foumban, capitale du royaume Bamoun, au Nord de Bafoussam, tient une place à part.
Le palais a été reconstruit entre 1917 et 1922 dans un style colonial mélangeant les influences allemandes et orientales.
La grande salle, soutenue par d’impressionnantes colonnes, rappelle l’ambiance des châteaux germaniques ;-)
Il faut monter dans les combles du palais pour découvrir le très riche musée aménagé il y a presque un siècle. C’est le trésor du sultanat.
Il présente dans une ambiance envoûtante et raffinée de somptueux et rares objets rappelant que ce royaume remonte au XVème siècle.
Une place importante est donnée à l’œuvre du sultan Njoya Ibrahim qui régna de la fin du XIXème siècle à 1923. Ce sultan mégalomane et visionnaire a créé une écriture et une religion syncrétique. Il modernisa l’agriculture et l’administration de son royaume. Il comptait 681 épouses.
Les crânes ou mâchoires pris aux ennemis et décorant de nombreux objets rituels rappellent aussi le passé guerrier des Bamoun. Une visite à ne pas manquer.
En voyage dans l’Ouest camerounais, au fil des chefferies, il faut pousser au-delà de Bamenda, en territoire anglophone, près de la frontière avec le Nigéria pour visiter la chefferie de Bafut. Cette mini cité interdite à l’africaine est une des plus pittoresques chefferies du pays. On peut y voir de belles danses des masques (sur demande à l’avance).
Depuis novembre 2010, le musée des civilisations de Dschang, au bord du lac de cette petite station climatique replace l’histoire et le fonctionnement des chefferies dans un contexte plus global et didactique.
Le musée montre de très beaux objets grâce aux conventions qu’il a déjà signé avec 35 chefferies déposant ici une partie de leur patrimoine. Ce musée constitue désormais une étape charnière et indispensable dans la découverte des chefferies de l’Ouest.
En décembre, chaque année, Douala vit au rythme du Ngondo, la grande fête traditionnelle de peuple Sawa.
Les Sawa regroupent toutes les tribus du littoral camerounais. Ils se réunissent dans l’embouchure du fleuve Wouri, dans le port de Douala pour honorer esprits et ancêtres.
Tout se réfère à l’eau puisque les Sawa sont aussi dénommés « le peuple de l’eau ».
Après des cérémonies rituelles qui peuvent être difficiles à décrypter sans un bon guide, se déroule la célèbre course de pirogues.
Ce grand moment fédérateur attire plus de 15 000 personnes au milieu des danses, de la musique, des spectacles et des rites.
A Foumban, tous les deux ans, Le Ngouon incarne la fête « démocratique » des Bamoun. Ici aussi, c’est un important moment de cohésion communautaire.
Pendant le Ngouon, les Bamouns jugent l’action du sultan (debout et sans son trône pour l’occasion) qui répond et prend des engagements pour l’avenir. Là encore, la foule est très nombreuse. Des fantasias et des danses traditionnelles animent les cérémonies. Cette fête interdite à l’époque coloniale renaît sous l’impulsion du sultan depuis le milieu des années 90.
Si les grands parcs nationaux et les réserves remarquables (comme celle du Dja) sont difficilement accessibles, la forêt équatoriale et ses trésors naturels peuvent se découvrir sans peine au départ de Yaoundé en allant à Ebogo et au parc national de la Méfou.
En pleine forêt, au bord du fleuve Nyong, le village d’Ebogo propose des promenades en pirogue et des randonnées en forêt.
Le site, d’une grande beauté, a été choisi par l’OMT et le Ministère Camerounais du Tourisme comme projet pilote pour créer des activités éco-touristiques afin de réduire la pauvreté.
Autour des eaux noires du fleuve Nyong, oiseaux et surtout papillons animent la forêt. Un grand moment de quiétude et d’oxygène assez proche de Yaoundé.
Des bungalows, en cours d’aménagement, vont permettre de passer la nuit sur place pour prolonger ce moment loin du vacarme des villes africaines.
Tout près de la capitale camerounaise, le Parc de la Méfou concentre ses activités sur la protection des grands singes.
Gorilles de plaine, chimpanzés ou mandrills sont braconnés pour leur viande, volés pour le trafic, abandonnés après une domestication forcée, victimes de l’exploitation forestière.
A la Méfou, les singes réapprennent à vivre en pleine nature dans de vastes enclos qui les protègent des actions néfastes de l’homme. Dommage que les grillages rompent l’ambiance naturelle qu’on pourrait attendre d’un tel site. Mais ce parc permet d’observer très facilement une faune spectaculaire qui regroupe plus de 400 individus car autour des vedettes (chimpanzés, gorilles et mandrill) d’autres espèces de primates sont recueillies à la Méfou.
Les guides sensibilisent aussi visiteurs et populations locales à la nécessité de protéger ces espèces menacées, véritables trésors de la forêt équatoriale africaine.
Volcan toujours en activité, l’imposant Mont Cameroun s’élève à plus de 4 000 mètres au dessus du Golfe de Guinée, ce qui fait de lui le plus haut sommet du pays.
Il est impossible de le manquer tant il impose sa majesté et son caractère impérieux.
A la fois craint et respecté par les populations locales, ce volcan, surnommé « le char des dieux », a façonné la région tant du point de vue du climat que du sol volcanique (à certains endroits, on peut encore parfaitement voir les coulées de lave des éruptions passées).
Les trekkeurs aguerris peuvent tenter l’ascension du Mont Cameroun pour sentir la force du volcan le plus actif d’Afrique de l’Ouest. Les sentiers partent de Buéa, situé à 1 000 mètres d’altitude. C’est là qu’on trouve les guides indispensables à cette randonnée très sportive.
(Il n’est pas rare de voir des éléphants de forêt pendant l’ascension).
A une petite encablure de la route entre Bafoussam et Douala, la forêt gronde du tumulte des chutes d’Ekom Nkam, implacables et majestueuses.
Le Nkam, « fleuve merveilleux », fait un immense saut de 80 mètres au milieu de la forêt dense.
Ce site a servi de décor à "Greystoke" avec Christophe Lambert. Dans le film, les chutes d’Ekom Nkam symbolisent l’entrée du royaume de Tarzan.
Le Cameroun côté balnéaire, ce n’est pas moins de 400 km de côtes le long de l’Atlantique ! Sauvages ou mal aménagées pour la plupart.
Deux stations balnéaires se disputent les faveurs d’une clientèle essentiellement nationale et locale : Limbé, la noire et Kribi, la blonde.
Limbé, à l’Ouest de Douala, est connue pour ses plages de sable noir puisqu’elle se trouve au pied du Mont Cameroun.
Entre deux siestes sous une nature assez sauvage, on peut aller visiter le jardin botanique et le petit zoo de Limbé ou alors découvrir les quelques édifices coloniaux datant de la domination allemande.
Au Sud de Douala, Kribi est surnommée « la riviera camerounaise ».
Les hôtels sont plus ou moins bien entretenus et la station est vide hormis le samedi soir quand les citadins viennent s’y reposer en famille et entre amis.
Au sud de Kribi, les chutes de la Lobé constituent une des attractions du pays : le fleuve Lobé se jette directement dans l’océan du haut d’une large falaise de 30 mètres.
Pour préparer un voyage au Cameroun et mieux connaître la destination, regardez le site du Ministère Camerounais du Tourisme.
De l’Europe, les deux grandes portes d’entrée internationales du Cameroun sont Douala et Yaoundé.
Air France propose un vol quotidien sur Douala et 3 vols hebdomadaires sur Yaoundé.
Mais le groupe Lufthansa est désormais très bien placé également sur la destination grâce aux fréquences conjuguées de deux de ses compagnies : Brussels Airlines et Swiss International.
(Le confort, la qualité de service et le hub très agréable de l’aéroport de Zurich donnent à Swiss International une place à part dans les compagnies desservant le Cameroun).
Avec ces deux grands aéroports, il est possible d’imaginer un circuit avec entrée à Douala et sortie à Yaoundé (ou vice-versa).
On peut organiser soi-même son voyage en prenant son vol sur l’Internet et en trouvant sur la toile une agence de voyage locale pour construire un circuit. Mais il vaut quand même mieux passer par un professionnel du voyage pour une première découverte du Cameroun. L’auto-tour avec chauffeur-guide est la meilleure formule en individuel.
A Paris, les agences Iles et Voyages ou Benoît Tourisme, par exemple, sont spécialisées dans la destination. Elles ont négocié des tarifs avec les compagnies aériennes et travaillent depuis longtemps avec de bons relais locaux ce qui évite des déconvenues. Leur connaissance de la destination permet aussi d’adapter les séjours aux attentes de chacun.
Certains voyagistes français spécialisés dans l’aventure et la randonnée proposent aussi des circuits dans l’Ouest camerounais : Explorator, Nomade-Aventures, Terre d’Aventure, Zig-Zag, Terre d’Afrique (T.O belge).
Allibert propose un trek consacré à l’ascension du Mont Cameroun.
Visa obligatoire et…cher. Environ 100 euros voire plus si vous vous y prenez au dernier moment pour une procédure accélérée. Pensez à toutes les pièces, en particulier à une lettre d’invitation ou un justificatif de réservation d’hôtel pour votre demande.
Vaccin obligatoire contre la fièvre jaune.
Page réalisée avec Céline Develay-Mazurelle
Photos : Ludovic Dunod, Céline Develay-Mazurelle, Yves Santimone
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L’Ennedi un des joyaux du Nord Tchadien
2 Comments
Merci pour cette belle intiative et ce beau voyage e n images.
Dommage que ce beau pays ne fasse pas beacoup d'effort pour la promotion du tourisme. Le Cameroun, cette "Afrique en miniature" mérite vraiment le détour croyez-moi.
Wow! C'est trop beau. Je pense que je viens de trouver ma prochaine destination
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