Londres sous l’emprise de la «William and Kate mania»

Stars mondiales du gotha et destins de conte de fée, Kate et William sont aussi de bons atouts pour faire venir du monde à Londres. Leur mariage, le 29 avril 2011, incite à visiter la capitale britannique sur les pas des tourtereaux princiers. Sites, monuments et magasins déclinent ce printemps et cet été la « William and Kate mania ». Suivez-nous pour un itinéraire en rose et or...

Quand « I do » résonne sous les voûtes de Westminster, une bonne partie de la planète laisse couler une larme et salue le bonheur d’un couple qui fait la Une de l’actualité heureuse.

Au XXIème siècle, on veut encore croire à ces belles histoires. Les jeunes princes d’aujourd’hui savent être dans leur époque tout en entretenant les recettes à l’eau de rose qui assurent le succès de leurs familles. Ils ne manquent vraiment pas de fans.
Mais tous ces admirateurs, tous ces cœurs d’artichaut, ne sauraient se contenter d’un mariage regardé à la télévision et dans les journaux du monde entier. Il faut mettre le cap sur Londres et marcher sur les pas des jeunes mariés. Aller voir, en vrai, le décor de leurs noces et de leur idylle.
 
Ecoutez (ou téléchargez) l’émission que nous avons consacré à ce sujet
 
  
 

Sur les pas du cortège et de la cérémonie

Tout circuit doit commencer par Westminster Abbey.
Comme plusieurs autres rois ou futurs souverains, William y scelle son union avec Kate Middleton. Sous les voûtes gothiques très ouvragées de la nef, sa grand-mère, la reine Elisabeth II a fait la même chose avec le duc d’Edimbourg en 1947. Elle était alors la 10ème future mariée royale à y célébrer ses noces.
 
Mais Westminster Abbey n’est pas uniquement lié aux événements heureux de la monarchie britannique : c’est son sanctuaire privilégié depuis qu’en 1066 Guillaume le Conquérant s’y est fait sacré roi d’Angleterre. Depuis lors, tous les sacres s’y déroulent. Les enterrements aussi. Tout le monde a encore en mémoire celui de la mère de William, Lady Di. L’Eglise et le cloître constituent la plus prestigieuse nécropole du pays. 17 souverains y ont leur tombeau. Poètes, artistes, grands hommes, soldat inconnu également… Chaque année, près d’un million de visiteurs plébiscite cet emblème du royaume (l’abbaye se visite toute l’année.).
 

 
C’est par The Mall que passent toutes les processions officielles. Les platanes servent de sobre écrin à la pompe et à l’apparat de rigueur. Cette large avenue fait office d’allée d’honneur à Buckingham Palace. Mais si son tracé date des Stuarts, son allure actuelle est à peine centenaire. The Mall est bordé d’agréables jardins anglais. Derrière les frondaisons, on aperçoit Clarence House, la résidence de William et Kate mais aussi une partie du palais Saint-James qui fut la résidence permanente des rois de 1698 à 1837.
 
 
A peine âgée de 18 ans et récemment couronnée, Victoria décide d’établir sa résidence officielle à Buckingham Palace en 1837. Le palais garde le nom des ducs qui ont construit le premier manoir acheté par Georges III en 1762. C’est Georges IV qui transforma les lieux en grand château néo-classique à partir de 1825. Le plus souvent, le public ne voit de ce vaste palais que son austère façade érigée en 1912. C’est le théâtre des grandes apparitions royales face à la foule en liesse. Un passage obligé pour Kate et William ! Mais on a du mal à imaginer que le plus célèbre balcon royal du monde soit si récent tant la monarchie anglaise semble éternelle…
 
Kate va désormais fréquenter les grands appartements d’Etat du palais où se déroulent les réceptions officielles de la reine (et une partie du mariage princier). William qui les connaît depuis son plus jeune âge saura montrer à son épouse les chefs d’œuvres (tableaux, mobiliers, tapisseries, porcelaines) de la collection royale. Le public a accès à ces pièces d’apparat en été seulement quand la reine quitte Londres pour son château écossais de Balmoral.
 
 
Derrière Buckingham Palace, les Royal Mews abritent les voitures et carrosses royaux (tout comme les magnifiques chevaux servant aux équipages). On peut bien sûr y voir le landau utilisé pour le mariage de Kate et William. Il a été réalisé en 1902 en vue du couronnement d’Edouard VII. C’est la voiture hippomobile de la collection royale qui sort le plus souvent. Elle sert aussi, par exemple, à aller chercher les nouveaux ambassadeurs lors de leur première présentation à la reine. Ce landau a également transporté les parents de William ainsi que le duc et la duchesse d’York (prince Andrew et Sarah Ferguson) quand ils se sont mariés.
Les autres landaus de la procession du 29 avril (transportant les garçons et demoiselles d’honneur, les parents des mariés, la reine et le prince Philip) sont aussi visibles aux écuries royales. Tout comme le carrosse de verre utilisé lors du mariage de l’arrière-grand-mère de William en 1923 et surtout l’imposant carrosse du couronnement datant de 1762. William l’empruntera certainement un jour… (Les écuries royales se visitent toute l’année)
 
 
Tous les monuments et sites de la cérémonie sont dans un périmètre assez restreint et sont visitables à pied. Passez aussi au quartier général des Horse Guard, très présents dans le cortège du mariage. Cette caserne fait office d’entrée officielle de Buckingham et se trouve au bout de Saint-James Park. Une garde montée est en faction devant la caserne et attire de nombreux touristes qui aiment à se photographier devant. Une cérémonie de relève a lieu tous les jours en matinée.
 

Sur les pas des jeunes mariés

Depuis l’annonce du mariage royal, la capitale britannique se thématise largement autour de l’heureux évènement. En tête des initiatives touristiques « very wedding », l’agence Celebrity Planet, spécialisée dans les tours de Londres autour des célébrités, a lancé, début 2011, un tour spécial sur les pas de Will and Kate : le Will and Kate Royal Wedding Walking Tour.
 
 
Pendant plus de deux heures, ce tour vous emmène dans les lieux de prédilection du jeune couple parmi lesquels Garrard, le plus vieux joaillier de la Couronne qui a fabriqué la fameuse bague de fiançailles qu’arbore fièrement Kate (et qui a appartenu à Lady Diana), Jigsaw, la boutique de vêtements où Kate a travaillé un temps ou bien encore le Mahiki Club, la boîte de nuit préférée des tourtereaux (en particulier William qui y a noyé son chagrin à une période houleuse du couple). A chaque lieu, la guide réserve une anecdote croustillante un brin « gossip » sur les hauts et les bas qu’a pu connaître le couple en y mêlant quelques repères historiques sur la famille du prince William et sur celle de Kate.
 
 
Mené au pas de course de boutiques en monuments royaux, ce tour ne manque pas de s’arrêter devant plusieurs enseignes de fournisseurs officiels de la Reine comme Burberry ou John Lobb, deux marques emblématiques de maroquinerie et de vêtements en Grande-Bretagne. Ces fournisseurs détiennent tous le précieux Royal Warrant, un « label » introduit dès le règne d’Henry II en 1155 et attribué à l’époque aux confréries professionnelles. C’est surtout sous le règne de Victoria que ces Warrants sont devenus un gage de qualité et d’excellence, forcément très convoité.
 
Objet des rumeurs et spéculations les plus folles, cette union très glamour se prête bien à ce genre de ballade à mi-chemin entre le potin mondain, le shopping entre copines et la visite strictement historique. Dans ce tour, on repeint l’histoire (la petite comme la grande) en rose bonbon et les nombreux touristes étrangers qui s’y pressent n’ont pas l’air d’y trouver à redire. Pour cette visite uniquement menée en anglais, comptez 18 euros environ.
 

A la recherche du souvenir (kitsch) idéal… 

Kate et William sont partout ! Leurs visages radieux et souriants s’affichent dans les pages de la presse people du monde entier mais aussi sur des milliers de produits dérivés que l’on peut trouver dans les innombrables magasins de souvenirs de la capitale britannique.
 
Pour l’évènement, la Royauté a évidemment sorti sa propre collection de porcelaine, très sobre, avec les simples initiales du jeune couple. Cette gamme officielle de la Royal Collection, fabriquée à Stoke on Trent, LA ville de la porcelaine en Grande-Bretagne, est vendue uniquement dans les magasins de souvenirs des musées et monuments royaux.
 
 
Sinon, partout dans la ville, on peut dénicher dans de petites échoppes comme dans les temples du shopping souvenir comme « Cool Britannia » sur Piccadilly Circus, des objets au kistch redoutable, à la limite du mauvais goût. En effet, dès l’annonce du mariage, les fabricants de souvenirs (plus ou moins inspirés) ont sauté sur l’occasion et lancé les premiers objets commémoratifs en tout genre: briquets, verres, mugs, cartes à jouer, miroirs, affiches, cartes postales, dés à coudre etc… A Londres, la folie du souvenir est sans limite et certains analystes économiques parient, rien que pour les produits dérivés, sur un chiffre d’affaire de 26 millions de livres !
 
Amis du bon goût, vous pouvez passer votre chemin... Bien souvent, les visages de Kate et William en médaillon ont l’air d’avoir été imprimés et collés à la va-vite sur tout et n’importe quoi ! Cependant, sur internet ou dans certains magasins plus orientés design, vous pourrez trouver des souvenirs plus recherchés et rigolos qui confirment le légendaire sens de l’humour britannique. Exemple : le Parti Républicain, moyennement emballé par l’évènement, a sorti son propre mug sur lequel on peut lire « This is not a royal mug ! » (ceci n’est pas un mug royal !)
 
Enfin, si vous tenez vraiment à vous ramener un petit souvenir typiquement british, fabriqué en Grande-Bretagne, allez faire un tour chez Emma Bridgewater, une enseigne de poterie colorée et charmante. Cette compagnie britannique, fondée en 1895, fabrique à Stoke on Trent, le Limoges national, et réalise encore ses motifs à la main. Pour le mariage, une gamme spéciale avec les initiales du jeune couple et l’abbaye de Westminter en dessin a vu le jour. Il existe plusieurs boutiques Emma Bridgewater dans le centre de Londres.

Un détour par l’Héritage House de Margaret

A 20 minutes du centre de la capitale britannique, dans un quartier propret de la banlieue de Wembley, il est impossible de manquer la maison de Margaret Tyler, autrement appelée l’Heritage House ! Cette « maison-musée » tout en briques ocre, décorée à l’extérieur de fanions et de plaques à l’effigie des membres de la famille royale recèle à l’intérieur un drôle de trésor, à savoir, pas moins de 10 000 objets liés aux « Royals » accumulés et collectionnés avec amour et dévotion par la maîtresse des lieux !
 
 
Et dès qu’on entre chez Margaret, on est saisi par l’ampleur de cette collection de souvenirs qui, des murs au plafond, envahit littéralement tout le rez-de-chaussée de la maison. Depuis plus de 30 ans, Margaret Tyler, royaliste convaincue de 67 ans, déniche et rassemble statuettes, mugs, journaux, affiches, poupées et images liés aux Windsor, sa deuxième famille en quelque sorte.
 
Fascinée par Lady Diana, elle a même consacré une salle entière à la princesse : la « Diana Room ». Peinte en rose, débordant de bougies, de poupées, de couronnes et de portraits géants de la princesse, cette salle est vraiment un temple du kitsch à elle seule ! A l’Heritage House, il faut savoir se frayer un chemin entre toutes ces étranges reliques, s’assoir un moment avec son hôte pour un « tea time » pour discuter, bien sûr, du mariage princier et des Royals…
Margaret, qui fait aujourd’hui la une des journaux du monde entier, ouvre volontiers sa maison aux touristes curieux de plonger au cœur de cette « folie » royale, typiquement britannique ! 

Sur les traces d’autres mariages

En balade à Londres, certains grands musées et monuments peuvent aussi décliner la thématique des mariages royaux.
 
La Cathédrale Saint-Paul abrita le mariage du prince Charles et de Lady Diana Spencer en 1981. Son dôme, véritable icône de Londres, est célèbre dans le monde entier.
 
Kensington Palace est blotti au fond de Hyde Park. Ce palais en brique abrita les espoirs et surtout les amours déçus de plusieurs princesses. Ce fut la dernière résidence de Lady Di par exemple.
 
Au musée de cire de Madame Tussaud, Henri VIII (le roi du mariage !) est entouré de ses six épouses. D’autres effigies royales en cire sont également exposées.
 
Ceux qui préfèrent l’art au kitsch iront plutôt à la National Portrait Gallery. Ce musée installé derrière la National Gallery expose uniquement des portraits. Et que des visages britanniques célèbres. On y voit notamment, peints par les plus grands artistes du XVème au XXème siècle, les visages de rois et reines d’Angleterre.
 
En avant première d’une exposition sur les robes de mariées prévue en 2013 (!), le Victoria and Albert Museum montre déjà sur l’Internet une partie de la base photographique documentaire qu’il recueille sur ce thème des années 1840 à nos jours. Le voyage à Londres ne commence-t-il pas sur la toile ? Cliquez ici pour trouver la robe de mariée qui vous plait le plus…

Informations Pratiques

Pour préparer un voyage à Londres, regardez le site de Visit Britain.
 
Eurostar reste la meilleure manière de gagner la capitale britannique de Paris ou Bruxelles.
 
Parcourez aussi le site officiel du mariage de Kate et William.
 
Lisez « Royal Weddings » d’Emily Brand (Shire Library), disponible en librairie et dans certaines boutiques souvenirs de grands monuments londoniens (en anglais).
 
Enfin, pour en savoir plus sur la "William and Kate mania" qui agite aussi le web, allez ici sur la page que le site de RFI a consacré à cette folie du clic….

Page réalisée avec Céline Develay-Mazurelle

Photos: Céline Develay-Mazurelle, VisitBritain/Britainonview, Royal Collection©2011, Her Majesty Queen Elizabeth II

 

1 Comments

les jeunes mariés sont au canada en voyage de noces.

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