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26 août 2011 - 13:37
Paris sur Seine
Dès son origine, Paris s’est tournée vers la Seine : pilier économique, réserve d’eau, lieu d’hygiène, de loisir ou de fêtes. Plus que dans toute autre ville, les monuments et le fleuve se marient magistralement. Les quais sont aussi recherchés par les amoureux du monde entier. Quand aux Parisiens, ils sont toujours aussi accros à leur Seine ! Impossible d’échapper au fleuve…
La Seine enlace Paris. Regardez un plan : elle glisse à travers la capitale en une courbe harmonieuse qui passe en plein centre. Sur plus de 12 km, le deuxième plus long fleuve français s’inscrit au coeur de l’identité de la ville.
Si Paris reste le deuxième plus gros port fluvial d’Europe et si les péniches traversent toujours la ville, les activités portuaires sont désormais en banlieue. Le centre est dédié à la valorisation d’un patrimoine et de décors uniques au monde. Il n’en est pas pour autant sanctuarisé et vide.
Les bords du fleuve fourmillent de vie et ses charmes n’attirent pas uniquement les amoureux du monde entier.
Les berges déclinent plusieurs atmosphères, festives ou contemplatives.
Plus qu’une frontière entre la rive gauche (intellectuelle) et la rive droite (économique), la Seine reste pour les Parisiens un point de rencontres.
Suivez-nous sur les quais et au fil de l’eau…
Ecoutez (ou téléchargez) l’émission que nous avons consacrée à Paris sur Seine :
Un décor magistral
Du pont Sully, en amont, au pont d’Iéna à l’Ouest, les quais de Seine sont classés « Patrimoine mondial de l’humanité » par l’Unesco depuis 1991.
Epargnée par les guerres, les incendies et les catastrophes naturelles, Paris s’enorgueillit d’un décor magistral où les siècles et les styles s’entremêlent en harmonie.
Une grande partie des plus prestigieux monuments se mirent dans la Seine.
Notre-Dame et les tours de la Conciergerie rappellent le Moyen-âge. Les Invalides, le palais de l’Institut et les hôtels particuliers de l’île Saint-Louis évoquent le Paris de Louis XIV au XVIIème siècle. La place de la Concorde, les hôtels de Salm ou de la Monnaie ont été construits au siècle des Lumières. Le Trocadéro ou le palais de Tokyo sont des chefs-d’œuvres Art Déco. Le palais Bourbon (Chambre des députés), l’Hôtel-de-Ville ou le Louvre sont de grandes institutions posées au bord de l’eau. La fin du XXème siècle s’est aussi taillée une place dans le site exceptionnel des bords de Seine avec des bâtiments singuliers : ministère de l’Economie et des Finances, Institut du Monde Arabe, musée du quai Branly, Bibliothèque François Mitterrand…
Les 37 ponts et passerelles piétonnes sont autant de traits d’union d’une rive à l’autre. Le Pont Neuf est l’un des plus anciens. Le pont Alexandre III, certainement le plus tape-à-l’œil.
Sans oublier la tour Eiffel, bergère des ponts de Paris pour le poète Guillaume Apollinaire.
A partir du XVIème siècle, les berges naturelles, en pente douce, ont été remplacées par des quais maçonnés, véritables voies-terrasses surplombant le fleuve comme nous le raconte Isabelle Backouche, historienne et auteure de « La trace du fleuve. La Seine et Paris - 1750-1850 » (Editions de l’EHESS) :
Les quais parisiens offrent une double promenade. Sur le trottoir supérieur, le piéton est malheureusement souvent au milieu du bruit et de la circulation. En revanche, la promenade pavée, au ras de l’eau, reste paisible. C’est l’endroit idéal pour flâner et admirer les anciens bâtiments de la rive opposée.
(Pour découvrir les quais en bus, prenez la ligne 72 de Bir-Hakeim à l’Hôtel-de-ville, rive droite et la ligne 24 du Jardin des plantes à l’Assemblée Nationale, rive gauche).
La préservation du décor qui fait le renom de Paris dans le monde tend à sanctuariser le centre. Paris, ville-musée ? Pas encore mais il faut rester vigilant.
Une promenade sur l’eau unique au monde
Les premiers bateaux-mouches apparaissent lors de l’Exposition Universelle de 1867 et remportent un franc succès : près de 3,5 millions de voyageurs en profitent. Plusieurs compagnies obtiennent ensuite des concessions et assurent un service de transport en commun pendant près de 50 ans.
Avec l’arrivée du bus et du métro, les bateaux-mouches cessent leur activité dans l’Entre-deux-guerres et reprennent du service en 1949 avec la création de la Compagnie des Bateaux-Mouches par Jean Bruel. Il invente le concept des croisières touristiques commentées sur la Seine.
Les bateaux-mouches (dont le nom vient du chantier du quartier de la Mouche à Lyon où les premiers furent construits) sont désormais un des symboles de Paris.
Aujourd’hui, avec 15 bateaux construits spécialement pour la promenade sur la Seine, la flotte de la Compagnie des Bateaux-Mouches est la plus grande. Elle est amarrée au pont de l’Alma.
Entrons dans la cabine du pilote d’un des bateaux :
D’autres compagnies emmènent les visiteurs au fil de l’eau : Les Bateaux Parisiens partent du pied de la Tour Eiffel ou de Notre-Dame. Les Vedettes de Paris sont aussi positionnées à la Tour Eiffel. Les Vedettes du Pont Neuf sont, elles, amarrées… à l’aplomb du Pont Neuf.
(Nous vous conseillons de faire la balade un jour de beau temps, au soleil couchant. N’hésitez pas, également, à faire un tour de nuit.)
La Seine possède aussi ses transports en commun : c’est Batobus.
Les trimarans entièrement vitrés naviguent en journée sur un circuit circulaire composé de 8 escales. Le passager monte et descend à sa guise en fonction des forfaits achetés (un ou plusieurs jours). Batobus s’arrête à la Tour Eiffel, au Louvre, au musée d’Orsay, à Notre-Dame, à l’Hôtel-de-ville, etc. Il ne faut pas regarder sa montre quand on choisit de se déplacer ainsi dans Paris. Avec des fréquences de 17 à 35 minutes selon la saison, c’est une belle idée pour ceux qui veulent voir Paris très tranquillement.
A l’opposé, la version chic et privative des balades sur la Seine s’appelle River Limousine. Cette vedette en acajou construite à Venise, style Riva, est unique dans la capitale. Joseph, son propriétaire, n’embarque pas plus de 6 personnes et organise des sorties à la carte. Intérieur de cuir blanc, musique douce, champagne d’exception… La balade n’est pas donnée mais permet de passer un moment privilégié sur la Seine.
Un espace de détente et de loisir
A Paris, c’est un plaisir de se balader au fil de l’eau, sur les quais de la Seine. Dès que le soleil se montre, Parisiens et touristes se réapproprient le fleuve. Ils investissent les berges pour pique-niquer, bronzer, discuter entre amis, faire la sieste, lire ou pêcher.
Entre les parisiens et la Seine, c'est une histoire d'amour :
On y danse également ! Dans les jardins situés au pied de l’Institut du Monde Arabe, sur le quai Saint Bernard.
Les danseurs de salsa, de rock et de country se partagent le parvis de manière un peu sauvage, car désormais la Mairie, la Préfecture et Ports de Paris ne donnent plus d’autorisation.
Au moment de la fête nationale, le 14 juillet, certains bals populaires peuvent avoir lieu sur les quais.
Depuis 2002, les Parisiens ont aussi leur plage… C’est Paris-Plages.
De mi-juillet à mi-août, la voie Georges Pompidou, rive droite, est fermée à la circulation. Sable, transats, brumisateurs, palmiers, terrain de beach-volley ou de pétanque sont installés le long de la Seine.
Les touristes et les Parisiens qui ne partent pas en vacances oublient le brouhaha de la capitale. Ils profitent aussi des nombreuses activités ludiques et des concerts organisés au bord de l’eau durant l’été.
Depuis le lancement de Paris Plages, Berlin, Bruxelles ou encore Budapest ont copié Paris et possèdent aussi leur plage estivale !
Une longue histoire avec les parisiens
La tribu gauloise des Parisii se serait installée sur l’île de la Cité. Cette île restera le siège du pouvoir religieux et encore au Moyen-âge le site du palais royal. La Seine sert donc de rempart.
Les romains urbanisent la rive gauche et comprennent déjà tout le potentiel économique que la Seine apporte.
C’est la principale voie de communication des temps anciens. Les Vikings vont même tenter de prendre Paris au IXème siècle, sans succès.
Du Moyen-âge au XIXème siècle, les ports naturels du centre-ville imposent les marchands comme maîtres de la ville.
L’activité des quais est intense et chaque section de la Seine est dédiée à des produits : le port Saint-Paul reçoit le charbon, les céréales, le foin, le fer et le bois par exemple. Les bateaux qui accostent au port Saint-Nicolas, au pied du Louvre, débarquent des produits exotiques et des épices venant des autres continents.
Au XVIIIème siècle, 2/3 de ce qui est consommé à Paris arrive par le fleuve.
Les emblèmes de la capitale sont toujours une nef (un bateau ancien) et sa devise ne laisse aucun doute sur son lien avec la Seine : Fluctuat nec mergitur (il vogue mais ne sombre pas).
L’activité portuaire n’est pas la seule à animer les quais. La vie quotidienne s’organise aussi autour du fleuve avec les blanchisseuses, pêcheurs, porteurs d’eau, teinturiers, bains publics, etc.
Au XIXème siècle, l’arrivée du chemin de fer et la construction de canaux, au Nord de la capitale, feront perdre à la rivière son rôle économique de premier plan.
Dans le Marais, les riches collections du musée Carnavalet, dédiées à l’histoire de Paris, rappellent ces intenses moments passés au bord de l’eau (entrée gratuite pour les collections permanentes).
On peut notamment y voir les plus anciens vestiges de vie trouvés à Paris : c’est une des dix pirogues du néolithique (vers 2 700 avant JC) découvertes en 1991-92 sur le site de Bercy.
Encore une fois, la Seine s’impose et se rappelle à nous !
Une librairie au bord de l’eau
Les bouquinistes sont aussi des icônes parisiennes.
Ces libraires en plein air, héritiers des colporteurs, apparaissent sur le quai Voltaire en 1891. Ils installent progressivement leurs boîtes du pont Marie au Louvre sur la rive droite et de Notre-Dame à l’Institut sur la rive gauche.
Leurs petites boîtes vertes, à la couleur et à la taille réglementaire, appartiennent à plus de 200 bouquinistes, triés sur le volet. Ils n’ont droit d’exploiter que 8,2 mètres de parapet et doivent renouveler leur concession chaque année.
Pour les touristes, la balade du côté des bouquinistes est devenue un passage obligé. On y trouve des journaux et magazines anciens, de vieilles photos jaunies, des romans épuisés, des éditions rares… Mais certaines jolies petites boîtes des bords de Seine ressemblent de plus en plus à des magasins de souvenirs en plein air. Internet fait des ravages dans l’activité classique de ces libraires insolites mais la Mairie de Paris veille à la valorisation de ce métier spécifiquement parisien.
Vive le bain
C’est tentant mais la baignade dans la Seine est interdite depuis toujours.
Pourtant, les Parisiens ont trouvé des parades.
Au XVIIIème siècle, une quinzaine d’établissements de bains accueillent les hommes et les femmes (séparément bien sûr !) tout au long du fleuve. Cela n’empêche pas les Parisiens de s’adonner à la baignade sauvage, sur le Terrain, au chevet de Notre-Dame, sous les yeux – révoltés- des riverains !
Au début du XIXème siècle, l’école de natation de Deligny est un bassin sur l’eau amarré au quai d’Orsay, en face du jardin des Tuileries. La piscine Deligny va très vite devenir l’endroit à la mode où il faut se montrer ! Elle coulera en 1993 mais reste très présente dans le cœur des Parisiens.
La nouvelle piscine Joséphine Baker, installée au pied de la Bibliothèque François Mitterrand en 2008, ravive de bons souvenirs.
Ce « bateau-piscine » est composé d’un bassin de 25 mètres et d’un solarium de 500 m2. Les jours de grand beau temps, les nageurs peuvent également profiter du toit ouvrant et d’une vue imprenable sur la Seine.
Un cadre décalé pour la fête
La nuit, à l’Est de Paris, les bords de Seine, regorgent de fêtards et de lieux pour danser ou écouter des concerts.
Amarrée au pied de la Bibliothèque François Mitterrand, et en dessous de la passerelle Simone de Beauvoir, la Dame de Canton est une authentique jonque chinoise. Elle a sillonné les mers du monde pendant 10 ans avant de prendre ce quai pour port d’attache. Aujourd’hui, elle accueille les jeunes talents de la scène française et des musiques du monde.
De nombreux artistes comme Jacques Hugelin, M, Noir Désir ou Sansévérino se sont produits dans la petite et chaleureuse salle de concert.
Dans le carré du capitaine, on peut feuilleter une grande collection de carnets de voyage et de beaux ouvrages. On peut aussi prendre place dans la cale-restaurant, sur le quai-terrasse ou s’isoler dans le boudoir romantique pour déguster un cocktail.
Juste à côté, la péniche Al Alamein est un véritable jardin sur l’eau. Des fleurs à foison, des plantes grimpantes et des arbustes composent ce petit cocon posé sur l’eau. En terrasse, pour un verre, ou dans la cale pour un live de musique brésilienne, classique ou pour une soirée d’improvisation théâtrale, le café-concert Al Alamein est un endroit atypique à découvrir.
Ce sont les habitués qui en parlent le mieux :
Dans le même secteur, un autre bateau attire l’attention : c’est le Batofar, un ancien bateau feu entièrement réhabilité et dédié aux musiques électroniques.
Toujours quai François Mitterrand, le Petit Bain est aussi une salle de concert flottante avec restaurant, terrasse et entreprise d’insertion.
D’autres péniches, amarrées quai Voltaire, en face du Louvre dans le centre de Paris, organisent régulièrement tout au long de l’année des soirées clubbing.
Mais la fête au bord de l’eau ne date pas d’hier…
Au XVIIIème siècle, les berges de la Seine sont particulièrement vastes et dégagées pour y organiser des feux d’artifices. Tirés de la place de la Grève (actuellement place de l’hotel-de-ville) ou du bassin situé entre le pont Neuf et le pont Royal, ils sont l’occasion de célébrer des événements majeurs de la vie royale ou impériale (naissance, mariage, victoire militaire). Ces cérémonies sont souvent accompagnées de monumentales architectures éphémères.
Au XIXème siècle, les expositions universelles donneront aussi aux bords de Seine des allures exotiques ou fantastiques avec des pavillons surprenants. Ce sont des moments privilégiés pendant lesquels les Parisiens et les visiteurs retrouvent la Seine comme nous l’explique l’historienne Isabelle Backouche :
Vivre sur la Seine
Habiter une péniche !
Les quelques 250 bateaux-habitations amarrés aux quais de Paris font rêver plus d’un promeneur.
Dans la capitale, la grande majorité sont des péniches Freycinet (du nom du constructeur) qui peuvent sans crainte accueillir une famille à bord. Avec près de 40 mètres de long sur 5 de large, ces bateaux offrent facilement 170 m2 habitables. Sans compter la vaste terrasse fleurie qui attire l’œil des badauds. Ces péniches, après réaménagement, peuvent coûter plusieurs millions d’euros.
Mais ces logements insolites sont réservés aux vrais accros de cet art de vivre contraignant.
Il faut d’abord être détenteur d’un permis de naviguer (octroyé à la suite de cours et d’épreuves pratiques et théoriques). Ceux qui habitent sur l’eau doivent toujours être en mesure de maîtriser et déplacer leur bateau. Imaginez une crue ou des amarres qui cèdent… Sans oublier la mise en cale sèche dans un chantier, tous les dix ans, pour le contrôle technique approfondi obligatoire.
Ensuite, il faut s’acquitter des frais de stationnement, d’assurance, de vignette de navigation, de taxes d’habitation.
A Paris, comme les bateaux restent de nombreuses années au même endroit, ils sont considérés comme des immeubles par l’administration fiscale. Les propriétaires payent donc aussi des taxes foncières. Cela n’empêche pas les heureux propriétaires de péniche de garder en tête qu’aucun emplacement n’est définitif. Les bateaux-logements restent des résidences précaires sur le fleuve.
Ports de Paris et VNF assurent le raccordement en eau, électricité et téléphone.
Le stationnement sauvage au centre de la capitale est impossible sur la durée. La brigade fluviale patrouille sans cesse et veille au respect des lois.
Après la lecture de ces lignes, si vous rêvez toujours de vous installer sur l’eau à Paris (et si vous en avez les moyens), ne vous faites pas d’illusion : les autorités arrivent à peine à stationner un nouveau bateau tous les trois ou quatre ans seulement. Autant dire que Paris est inaccessible.
En revanche, le Bateau Johanna, une péniche amarrée tout près du musée d’Orsay offre deux cabines-chambres d’hôtes et permet de goûter pendant quelques jours à cet art de vivre décalé. A Asnières, en proche banlieue, le boudoir de Serendipity propose aussi trois chambres sur l’eau.
Page réalisée avec Alexia Gaillard
Photos : Alexia Gaillard / Office du Tourisme de Paris - Amélie Dupont, David Lefranc, Barthélémy Ruggeri, Marc Bertrand, F. Perrot / River Limousine / Compagnie des Bateaux-Mouches / Mairie de Paris - Marc Vehille, Sophie Robichon/ La Dame de Canton - Philippe Hoelvoet
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