Les citadins, largement majoritaires dans nos sociétés industrialisées, ne retiennent souvent du monde de la pêche que le prix élevé du poisson ou la forme carrée et panée des pavés congelés qu’on sert rapidement aux enfants, faute d’avoir du temps pour faire la cuisine.

C’est court, non ?

Le monde de la pêche en mer mérite beaucoup mieux que ce raccourci imposé par des rythmes de vie pressés.

 

Le Guilvinec et ses pêcheurs ont décidé de faire connaître leur monde menacé en accueillant le grand public quand il est en vacances, moment privilégié où il a l’esprit libre pour la discussion et la rencontre.

A deux pas des grands sites de la Cornouaille, ce port actif, permet aux familles de découvrir en une journée la vie et les inquiétudes des pêcheurs en mer.

 

Ecoutez (ou téléchargez) l’émission que nous avons consacré à ce sujet :

 

 

 

Le Guilvinec voit le jour à la fin du XIXème siècle avec l’arrivée du chemin de fer. Ce nouveau moyen transport permet la commercialisation à grande échelle des produits de la mer.

Tout le village va vivre, dès lors, autour des activités de la pêche.

 

En arrivant sur les quais, on remarque différents types de chalutiers. Grâce aux visites guidées, à pied ou en bateau, on comprend qu’il existe différents types de pêche.

 

Les chalutiers de la pêche hauturière partent en mer pendant 14 jours. Ils peuvent naviguer jusqu’aux Açores ou au Nord de l’Irlande. Chaque bateau revient avec 11 à 15 tonnes de poissons conservés dans la glace.

Plus petits, les chalutiers côtiers sortent pour la journée et ne s’éloignent pas du rivage. Ils rapportent du poisson frais, des langoustines ou d’autres crustacés.

Les ligneurs embarquent sur de tous petits bateau pour pêcher à la ligne, des bars et du lieu. C’est une pêche très sportive qui se pratique sur une mer agitée le long de courants forts.

 

D’avril à septembre, les touristes peuvent embarquer sur des bateaux côtiers pour suivre en direct et en temps réel une journée de pêche. Ce moment privilégié est l’occasion de discuter directement avec les pêcheurs. Ils sont tous passionnés par leur métier.

 

 

Le Guilvinec mise beaucoup sur la transmission directe entre ces acteurs économiques et le grand public. Ils expliquent les réalités quotidiennes d’un labeur exigeant et éprouvant, les problèmes de gestion de la ressource sur une planète surexploitée, les conflits d’intérêts engendrés par le système des quotas, le coût de gasoil (il est passé de 5 à 40% des frais de pêche en 60 ans). Ils parlent souvent aussi du réchauffement climatique qui modifie les zones de vie des poissons et leur comportement. Ce qui les inquiète également, c’est la crise de vocation et la transmission des savoir-faire.

 

 

Toutes les réalités vécues par les habitants du Guilvinec sont aussi expliquées à Haliotika, un centre d’interprétation du monde de la pêche ouvert en 2000. Il est situé sur le port. Les visiteurs qui ne pourraient pas participer à la vie des pêcheurs trouvent ici tout ce qu'il faut savoir sur ce monde méconnu. Là encore, les concepteurs ont voulu que les informations s’incarnent par des visages, des gestes et des témoignages. Il s’agit de la vie des gens d’ici, de leur histoire et d’un futur en point d’interrogation. La mairie du Guilvinec leur laisse toujours la parole.

 

 

Haliotika permet aussi aux vacanciers de découvrir un univers habituellement réservé aux professionnels : c’est la criée où se vend le produit des pêches. Les mareyeurs (des grossistes transformateurs) achètent chaque jour entre 80 et 120 tonnes de poissons.

Au-delà du spectacle des professionnels au travail, le grand public découvre qu'il existe derrière les pêcheurs d’autres métiers qui permettent d’apporter le poisson jusqu’aux tables des consommateurs. Toute la filière pêche se profile alors. Les Guilvinistes ont l’habitude de dire qu’un pêcheur en mer fait travailler en moyenne quatre personnes à terre.

 

L’autre spectacle du Guilvinec, ouvert à tous, c’est le retour de pêche, vers 17h chaque jour sur les quais du port.

 

 

Le Guilvinec possède plusieurs restaurants pour une pause déjeuner autour de poissons ou crustacés frais sortant directement des bateaux.

 

Regardez aussi le programme des ateliers imaginés par Haliotika pour faire aimer le goût du poisson aux enfants ou pour apprendre à cuisiner les produits de la mer aux adultes.

Que serait une filière pêche sans consommateurs ?

 

Le Guilvinec est une étape très accessible pour tous ceux qui sont en vacances dans le pays Bigouden.

La célèbre pointe du Raz, Quimper, Pont-Labbé, Locronan, Bénodet, Douarnenez, Concarneau, Pont Aven, l’archipel des Glénan et l’île de Sein sont à quelques encablures.

 

Pour préparer une visite dans ce coin Sud du Finistère, jetez un œil sur le site du Comité Départemental du Tourisme et sur celui de l’Ouest-Cornouaille.

 

 

Page réalisée avec Igor Strauss

Photos : Igor Strauss, Haliotika