Voyager est un art pluriel. Chacun le conçoit avec ses propres images, ses propres rêves, ses propres attentes. Il y a un monde entre un « voyage organisé » et une longue pérégrination solitaire. Un monde qu’on tente de réunir en proposant à nos auditeurs, lecteurs et internautes de partir avec nous sur des chemins de cultures, de découvertes, de rencontres... Sans à priori, curieux et avides de partage pour mieux connaître la planète. On trouve ici nos émissions, des bonus, nos humeurs, des photos, des films... un simple rendez-vous des voyageurs! NOUS ECRIRE
Marseille, Porte du Sud ?
Au début du XXème siècle, Marseille était un lieu d’accueil et de passage pour les migrants du monde entier. C'est cette ville qu'a racontée Albert Londres. Presque un siècle plus tard, est-elle encore la porte du Sud ?
Pour les retardataires, vous pouvez télécharger ou écouter ci-dessous notre émission consacrée à Marseille :
Au départ, il y a la légende… Il était une fois Gyptis, fille de Nanos, chef de la tribu des Ségobriges. La jeune gauloise doit choisir un époux en lui remettant une coupe. Une fête est organisée à laquelle on invite des Grecs arrivés le jour-même de Phocée, une cité d’Asie mineure. C’est à l’un d’entre eux, Nanos, que la belle remet le calice.
Du mariage de la Gauloise et du Grec naît une cité, Massilia
Puis il y a la réalité. Au pied du centre commercial Bourse, bunker informe du centre-ville, un hectare de pelouse dévoile un rang de pierres équarries : c’est ici que se situait le port grec de Marseille. L’épithète « phocéenne » qui désigne la cité ne tient pas que du mythe. Marseille a été fondée par des voyageurs, des migrants, des étrangers, il y a plus de 2 600 ans.
En 1927, Albert Londres publie Marseille Porte du sud. Un portrait à la fois espiègle et bienveillant de la cité multiculturelle. Il y décrit la diversité des habitants immigrés : arabes, italiens, arméniens. Il raconte ce port qui « balaye de sa lumière les cinq parties de la terre ». L’accent, la sueur, le soleil, les docks, tout y est. C’est sur les traces de cet illustre prédécesseur qu’on visite la ville aujourd’hui.
Le marchand qui vous salue dans toutes les langues
Arrivé par la Gare Saint Charles, il faut à peine cinq minutes pour rejoindre le marché des Capucins. Moustapha y travaille depuis 20 ans. C’est un joyeux luron qui raille les clients, chante, crie, salue, blague et vend des légumes à prix réduits.
Marseille est-elle toujours une ville multiculturelle ? La réponse est simple. Moustapha sait saluer et échanger des formules de politesse en chinois, vietnamien, comorien, kabyle, arabe, espagnol, portugais, italien et français.
Il est d’origine algérienne mais il est MARSEILLAIS : « Quand l’OM perd, je ne lis même pas le journal. »
Cinq minutes de marche et on est au port des passagers. Partout des panneaux indiquent la même direction : Maghreb. A Marseille, on peut prendre un bateau pour la Corse, l’Algérie ou la Tunisie. Aujourd’hui c’est par avion qu’on arrive ici. Marseille n’en reste pas moins, une ville multiculturelle.
Marseille, Porte du sud
Au pied de la porte d’Aix, place Jules Guesde, les vieux comoriens palabrent comme au village. Marseille est la plus grande ville comorienne du monde. Dans le bar de la Rotonde à Beaumont, on joue au Rami en arménien. Parc Kalliste, une cité dortoir à l’extrême nord de la ville, accueille les derniers venus : « yougos, roumains, kurdes » nous explique Sofiane qui vit ici depuis 30 ans. « C’est, entre autre, à Parc Kalliste que les dernières vagues de migrants trouvent un logement » selon Nicolas Mémain, un artiste passionné qui guide les visiteurs dans les quartiers nord.
Les visages du monde entier se croisent encore à Marseille. On vit en communauté mais on partage aussi. Le bar africain Kaloum, rue de l’arc dans le quartier de Noailles, est un des lieux qui ont la mixité pour emblème. On y croise de jeunes entrepreneurs marseillais et des musiciens guinéens. On danse, on chante, on boit du gingembre dans un lieu à peine plus grand qu’une chambre. On y est chez soi, d’où qu’on vienne : on est à Marseille.
Si vous souhaitez poursuivre le voyage avec quelques adresses et conseils de lecture, c'est ICI
En quelques mots
Derniers billets
Archives 2016
- novembre (1)
2 Comments
En effet, Marseille c'est l'une de plus belle ville du monde, et c'est la seule et unique ville ou en trouve les pauvres mélanger avec les riches qui forment une seule communauté.
Merci pour cette article.
betclic
Votre emission reflète bien ce que représente ma ville d’adoption car ville de choix. Peut être l’importance de la notion de ‘métropole au bord de la mer’ aurait pu être plus mise en valeur.
Georges-
Poster un nouveau commentaire