Commencez donc le voyage à Budapest en écoutant (ou en téléchargeant) l’émission que nous avons consacré à la destination et à ses plaisirs :

Ce n’est pas parce que Budapest est discrète dans sa promotion qu’il s’y passe rien.
Sa personnalité, mêlant des influences slave, orientale, germanique et latine, lui donne un tempérament singulier où les arts et le bien-être ont une place de choix.
En pleine renaissance, cette ville dynamique (classée dès 1987 «patrimoine mondial » par l’Unesco) est une destination idéale pour une fin de semaine dédiée à la détente, aux flâneries et aux sorties festives. Des virées nocturnes qui en étonnent plus d’un…

Plaisirs des sens
Une découverte de Budapest passe obligatoirement par les bains publics. C’est un des principaux emblèmes de la ville. Chacun possède son propre style architectural : turc pour les bains Rudas et Kiraly, néo-baroque pour les bains Széchenyi ou Art Nouveau au Gellért. On va aux bains pour profiter des eaux chaudes et thermales, pour rêvasser, jouer aux échecs et discuter avec ses amis. Tous les prétextes sont bons.
Cet art de vivre remonte aux romains. Il s’est ensuite perdu avant d’être remis à l’honneur par les turcs aux XVIème et XVIIème siècles quand ils occupèrent le pays.
La plupart des établissements possèdent un bar à eau où on peut boire des eaux thermales curatives. C’est une des spécificités de Budapest mais attention au goût de ces eaux : certaines sont très soufrées et sentent un peu l’œuf pourri. A la votre !

Plaisirs de la nuit
Les bars et clubs sont généralement LA très bonne surprise d’un week-end ici.
Budapest est une des meilleures destinations européennes pour les virées nocturnes. Moins mise en avant que Londres, Berlin ou Barcelone, elle possède une vitalité et une ambiance décalées qui séduisent tous ceux qui viennent profiter de ses bars et ses clubs.
En plus, les prix sont plus abordables que dans d’autres grandes capitales européennes.
Typiquement budapestois, les romkocsma sont de vastes bars aménagés dans des bâtiments voués à la démolition (littéralement romkocsma veut dire « bar dans une ruine »). Anciens appartements, coursives, cour intérieure : tout est investi. La déco fait souvent appel au mobilier et objets de récupération. Les installations de jeunes artistes contemporains y trouvent aussi un lieu d'exposition. Les romkocsma sont particulièrement actifs à la belle saison et il faut demander sur place quels sont ceux qui sont à la mode car les enseignes changent souvent. Les adresses aussi : un même bar peut déménager, poussé par les bulldozers. Le plus connu et le plus emblématique d’entre eux, c’est Szimpla Kert (dans l’ancien quartier juif, un secteur très couru le soir par les jeunes).

Autre endroit étonnant : Gödör Klub, autrement dit « le trou ». Aménagé dans les sous-bassement d’un théâtre finalement jamais construit, cet immense quadrilatère accueille des concerts quasiment tous les soirs, des performances, et une foule décontractée qui envahit même les escaliers et la place alentours en été. Ce bar-club branché est un des plus populaires de la ville.

L'Inztant est lui aussi un club aménagé dans une ruine. Les décorateurs ont décidé de fixer des meubles au plafond, comme si on marchait à l'envers. Ambiance underground, déglingue et branchée. Belles interventions d'artistes. Une autre adresse décalée comme on les aime à Budapest.

Les bars concept et design, plus petits, sont également légion. Ils attirent une clientèle plus fashion.
Les bars et clubs gays sont aussi très dynamiques.
Les fin de semaine sont animées et joyeuses à Budapest ;-)

Plaisirs des papilles
Inversons l’ordre des plats et commençons par les desserts ! Au centre-ville de Pest, sur la place Vörösmarty, le café Gerbeaud est une institution depuis la fin du XIXème siècle. C’est le pendant local des fameux cafés viennois fin de siècle. Pâtisseries à la crème, à la cannelle, au chocolat, aux noix ou au pavot : tous les goûts de l’Europe centrale s’expriment autour d’un café (amené par les turcs pendant leur occupation) ou d’un savoureux chocolat chaud. Après la capitale autrichienne, Budapest est certainement -avec Turin qu’on oublie trop souvent- la ville des salons de thé. A part Gerbeaud, Angelika, Ruszwurm ou Auguszt Cukraszda sont aussi de bonnes adresses à fréquenter.
Au restaurant, on sent l’identité métissée du pays. Le goulash (soupe à base de bœuf et de légumes) est hérité des tribus venant d’Asie. Les Turcs ont imposé le paprika dans de nombreux plats et des recettes épicées. Le fois gras hongrois fait concurrence à nos produits français. Si on aime manger, la destination est à la hauteur des espérances. Il faut avoir de l’appétit car la gastronomie hongroise est plutôt généreuse. A table, les vins hongrois s’imposent. Si le Tokaj est internationalement connu, les autres vins locaux, souvent fruités, méritent d’être goûtés.

Plaisir des yeux
Du bastion des pêcheurs, sur la colline du Château à Buda, le panorama embrasse la ville et donne au Danube sa vraie dimension. Ce grand fleuve d’Europe prend à Budapest une des ses plus belles allures. En se promenant sur la colline du Château, à travers des rues anciennes, on passe par l’église Mathias, lieu de couronnement des rois de Hongrie et par la galerie nationale, installée dans le palais royal. Elle possède de belles collections d’art ancien hongrois.
Le parlement, grand palais néo-gothique trônant sur les bords du Danube, renvoie sa majesté à celle du fleuve. C’est un peu le Westminster local et incontestablement l’icône de Budapest. Les joyaux de la couronne sont exposés sous sa gigantesque coupole centrale.
En écho aux villes voisines de Vienne et Prague, l’Art Nouveau trouve ici aussi sa place. Notamment au palais Gresham, construit en 1907 face au célèbre pont des Chaînes (c’est aujourd’hui un hôtel de luxe).
En dehors du centre ville, le jardin des statues rassemble les grands morceaux de bravoure de l’art communiste. Etrange endroit concentrant l’esthétique du Rideau de Fer.
Le Ludwig Muzeum, ouvert en 1991, expose 150 œuvres d’art moderne et contemporain données par des collectionneurs Allemands (de Picasso à Warhol en passant par les artistes hongrois actuels).
Il faut aussi prendre le temps de se promener dans les vieilles ruelles et les cours intérieures de la ville car Budapest est assurément une destination romantique.

Plaisirs musicaux
Budapest est réputée pour la bonne tenue de sa programmation de musique classique : deux salles d’opéra, un festival au printemps et BudaFest en été font venir sur les bords du Danube de nombreux mélomanes.
L’été est dédié au rock et à la pop avec le désormais célèbre Sziget Festival. C’est le plus grand d’Europe avec 400 000 spectateurs venant du continent tout entier.

Plaisirs nature
Rendez-vous au Bois-de-ville pour faire un tour sur le lac ou sur l’île Marguerite, posée au milieu du Danube et interdite aux voitures. Sa tranquillité, ses arbres, ses plages et ses roseraies attirent les gens de Budapest.
Le train des enfants traverse les jolis paysages de forêts de Buda et reste une attraction insolite de la ville. L’ex-train des pionniers, construit dans l’après-guerre par les communistes pour l’amusement des jeunes, est encore aujourd’hui animé par des enfants. Plus question d’avoir des parents proches du parti pour jouer au chef de gare ou au poinçonneur. Ce sont les bons résultats à l’école qui servent de sésame. Les différentes gares qui jalonnent le parcours de 12km sont autant de portes d’entrée vers de belles balades pédestres (pique-nique possible un peu partout).

Pour préparer un voyage en Hongrie, allez voir le site de l’Office du Tourisme.

Emportez dans votre valise, le guide Evasion Budapest et la Hongrie édité par Hachette ou le Cartoville Budapest imaginé par Gallimard.

(Photos : Ziad Maalouf)